17 septembre 2006

Prehambule : pénélopinades


Comment démarre-t-on un blog…? Ma foi je n’en sais rien. C’est d’ailleurs assez drôle, puisque cela nous ramène à une question que je connais bien, pour me la poser régulièrement ou me l’entendre poser : « comment démarre-t-on un roman ».
Or donc, autant y aller franchement, sans pinailler, et déclarer, péremptoire : OYEZ OYEZ, CECI EST MON BLOG A MOI TOUTE SEULE, SOYEZ LES BIENVENUS ITOU ITOU…
Pourquoi me lancer dans cette aventure, quand j’ai déjà si peu de temps à consacrer à mon activité principale, nécessaire, incontournable, despotique, l’écriture ? eh bé… parce qu’à l’instar de l’écriture, justement, je n’ai aucune volonté, et une grande curiosité. Les blogs, on m’en rabat les oreilles depuis un moment.
D’abord, il y a eu l’atelier d’écriture que j’anime depuis des années dans le collège où je travaille : l’an dernier, abandonnant le site qui nous servait de base et de vitrine, je me laissai convaincre par le groupe (de la 6e à la 3e) et créai pour eux le blog des écrivains en herbe. Pratique, interactif, il nous permit toute l’année durant d’archiver nos (leurs) travaux, mes (leurs) commentaires et corrections, nos suggestions… L’essai ne me déplut pas, dans le cadre de l’atelier.
Mais bon… Entrer dans le cercle sans cesse plus élargi des auteurs créant leur blog, journal en ligne qu’il faudrait alimenter (par quoi ?) régulièrement, c’était une autre affaire, et aujourd’hui encore, je reste circonspecte… Depuis près de dix ans, j’ai mon propre site, et ce mode de fonctionnement me satisfait tout à fait. Il me permet de parler de mon travail, d’être en relation privilégiée avec mes lecteurs, de les tenir au courant, etc. c’est aussi un espace de liberté incomparable pour quelqu’un de créatif. Pour bavarder, il y a les listes de discussion et les forums.
Vint alors une autre étape… Ce weekend, j’étais en dédicace dans le nord, à Bellaing (j’en parlerai plus loin), en compagnie d’Irène Delse, qui a publié récemment son premier roman. Nous avons un peu discuté et elle m’a expliqué que son blog lui a beaucoup servi pour promouvoir son roman. Je reste dubitative, mais après réflexion, étant donné l’engouement pour ce nouveau média, j’imagine qu’effectivement, cela peut être le cas. Pourquoi dubitative ? parce que je me demande si le fait d’attirer des visiteurs par le biais d’un support en vogue va les inciter à lire un roman (et avant cela à se le procurer), alors que ce même support, pompeusement intitulé par la presse « blog d’auteur », n’est rien d’autre qu’un journal et de pensées du jour… Ce dont je me sens tout aussi incapable que je le suis de lire ceux des autres…
Alors, que faire ? Parler de moi ? aucun intérêt.
Parler de mes romans ? exercice difficile, et relativement égocentrique qui risquerait d’avoir l’effet contraire de celui désiré… Par ailleurs, mon site, ainsi que celui de mon éditeur (www. Nestiveqnen.com) sont là pour cela. Bref, me voici bien ennuyée…
Et dans ce cas, vers qui se tourner ? Ma muse à moi, ma mienne, ma douce, ma chère…
Nuit, toute en bleus, en échos, en odeurs, en silences, en torpeur…
Je l’écoute, elle me parle, elle me dicte depuis tant d’années déjà…
Bonne conseillère, la voici qui me murmure…
« Eh, ma Claire… Un journal, celui de ton écriture, celui de cette périlleuse escalade à laquelle tu te livres nuitée après nuitée, seule face aux doutes, aux angoisses, aux découvertes, aux tâtonnements, aux mystères, aux rebondissements, aux voyages, aux hallucinations, aux putschs de personnages… Claire mon petit, et si ce blog, il s’appelait « pénélopinades » ? »
Oui, Pénélope de l’imaginaire, je veux bien journaliser en public la genèse d’un roman, le mien, le prochain…

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Salut Claire, je viens de découvrir ce journal ! L'expérience m'intéresse, car de mon côté, je n'aime pas beaucoup parler du travail en cours, plutôt de choses vues, lues, de réflexions... Donc je suivrai avec curiosité.

Sinon, bon courage pour le bouquin, of course ;-)