19 janvier 2007

DEDICACES : 3 FEVRIER, NOGENT SUR OISE



Prochaine séance de dédicaces le samedi 3 février à Nogent sur Oise, à la médiathèque M. Schumann
Renseignements : 03.44.66.60.44

17 janvier 2007

EVENEMENT: Rencontres Howardiennes 20 janvier 07



Communiqué de mon ami et documentaliste en chef, Fabrice Tortey, qui dirige actuellement un ouvrage sur l'oeuvre de Robert E. Howard à paraître prochainement :

Le samedi 20 janvier prochain auront lieu à Paris les Premières Rencontres Howardiennes. Il s’agit de se retrouver entre fans de Howard pour évoquer cet écrivain en attendant d’organiser quelque chose de plus conséquent. Normalement, une projection de "The Whole Wide World" sur grand écran devrait être faite. Seront présents plusieurs spécialistes tels Patrice Louinet (editor des éditions américaines), plusieurs membres des Chroniques Némédiennes bien sûr, et encore d’autres gens parmi lesquels peut-être plusieurs invités surprises (prenez un Néo avec vous, il se peut que vous ne le regrettiez pas).

Le rendez-vous est à 15h30,
au CAFÉ K
156 RUE DU FAUBOURG ST MARTIN
75010 PARIS
MÉTRO : GARE DE L’EST

14 janvier 2007

CINEMA : APOCALYPTO = SPOILER... DE RIRE



hello

attention, spoiler éhonté...

je reviens donc du cinema où j'ai fait mon devoir en complétant ma documentation maya, et j'en ai appris de belles

je passe sur les détails (du genre des guerriers-jaguars vêtus comme des indiens d'amazonie... ou si vous péférez avec des dessous de Sumo, en tout cas pas avec le pagne ou la tunique de jaguar et la coiffe du même animal, aucun signe non plus de l'insigne-chouette cher à cet ordre; l'usage de l'arc (inconnu chez les mayas) ou de mécanismes de pièges dignes d'un film d'indiana jones (les mayas se caractérisent pas une absence totale d'ingéniosité matérielle, paradoxale par rapport à leur savoir mathématique, architectural, astronomique... qualités absentes dans le film)


je passe aussi sur le massacre du félin : dommage de tuer la seule panthère noire qui ait sans doute jamais foulé une jungle d'amérique centrale ! les cryptozoologues vont devoir se joindre aux archéologues et aux historiens pour râler :-)

d'ailleurs, je suis rassurée, je pars crapahuter là-bas fin février, et ma foi on ne risque pas grand chose dans la jungle (maintenant que les Mayas ont disparu, of course) car la faune est très restreinte : l'unique panthère noire est morte (bon, elle laisse un bébé orphelin, mais il était bien petiot, il n'aura pas survécu), et on n'a vu/entendu que 2 singes (dont un est mort) et 1 perroquet. Et pourtant, les 9/10e du film se passent dans la jungle à cavaler.

Ah si ! j'oubliais ! il y a une grenouille (normal, fallait bien qu'on utilise une sarbacane à un moment donné... vous savez bien, pour Mel, l'Amazonie et le Mexique/Honduras/Guatemala c'est kif kif...)

je passe aussi sur la transformation du jeu de pelote en sorte de balle au prisonnier/criquet, où la balle est remplacée par des javelots, des arcs et des frondes et où un receveur/gardien de but (où le but est l'évasion à travers champs) accueille les survivants en leur explosant le crâne avec un casse-tête



je passe, enfin, sur la résistance toute américaine - nous y sommes habitués - du héros qui passe les 3h du film à cavaler à travers la jungle, d'abord avec une flèche en travers du corps, puis avec le crâne bien entamé par un coup de massue, et enfin avec une 2e flèche au niveau du coeur. Rassurez-vous, à la fin il est en pleine forme, sauve sa petite famille etc...

quoi encore ? les singes qui tombent littéralement du ciel quand on est en train de crever la dalle au fond d'un trou

la capture des hommes et des femmes (qui seront vendues aux enchères !) et l'abandon des enfants sur place alors que c'étaient les sacrifices les plus purs donc les plus efficaces et recherchés (et cela évitait d'avoir à sacrifier ses propres enfants)

la quasi absence des dieux (3 évocations, dont au moins une fausse)

une prophétie d'apocalypse (mais Mel est un chrétien indécrottable) tout à fait contraire au système de pensée des Mayas et des Aztèques pour qui tout était écrit d'avance et se répétait par cycle. La fin du monde était attendue, planifiée, on ne savait simplement pas à la fin de quel katun (cycle) cela devait arriver (sachant que c'était déjà arrivé 4 fois avec re-création du monde). Ainsi, le dernier jour de chaque katun (20 ans) avait lieu un rituel avec sacrifice.

mon Kukulcan (nom maya de Quetzalcoalt mais Mel étant persuadé traiter des Mayas et non des Aztèques, a pris soin, uniquement ici, de respecter l'appelation conforme) est devenu dieu du soleil... Pour un serpent à plume c'est fort, mais Kinich Ahau, Soleil-Jaguar (soleil le jour, et jaguar la nuit pour garder le monde jusqu'à sa régénération) va mal le prendre... et dérégler le calendier si précis et obsessionnel chez les Mayas pour amener notre Mel au plus énooooooooorme...

les faire parler en yucatèque, c'est bien joli, mais l'histoire se déroule-t-elle dans cette région ? pas sure. Par ailleurs, si ça ne gêne pas de suive les sous-titre, un film en vo comme un autre, c'est agaçant de voir la plupart des acteurs articuler au ralenti leurs répliques dans une langue qu'ils ignorent visiblement, ça manque de naturel, on dirait qu'il ont un gros caillou dans la bouche.


aller, je spoile encore ?

bon, vraiment, je ne peux pas résister : le secret de l'apocalypse qui s'est abattu sur les Mayas et a fait disparaître leur civilisation ?
agréablement surprise au moment de l'arrivée à la cité (carrière pour le stuc, esclaves en pleine frénésie de construction, maladie, cultures en piteux état, début de famine... tout ceci poussant à des excès dans les sacrifices aux dieux) me voici stupéfaite, coite, ébaubie, émerveillée par tant de témérité :

non, la civilisation Maya n'a pas péri à cause de tout cela, ni même à cause de bouleversements climatiques ou de révoltes contre les classes dirigeantes
non, les extra-terrestres ni étaient pour rien non plus
non

non !

le film s'achève ni plus ni moins pas l'arrivée de Cortès !

bravo ! dire que lorsque les Aztèques sont arrivés, les Toltèques avaient déjà remplacé les Mayas depuis plus de 3 siècles... (Xè)

et ma foi, en faisant abstraction de ce détail temporel, je crois que ce film est une très belle uchronie : et si Cortès avait effectivement été confronté aux féroces et sanguinaires guerriers que nous découvrons tout au long du film, la conquête aurait-elle été aussi facile et rapide ?

ah


ahhhh !


sur cette fresque (Bonampak), des guerriers mayas (à gauche) contre des ennemis à la peau plus foncée : on voit bien la tenue caractéristique :


et cette statuette représente un soldat maya du Yucatan (or, Gibson ayant choisi de les faire parler yucatèque, je pars du principe que c'est là que ça se passe...)



et je tiens à dire, quand même, que les costumes des nobles, surtout du couple royal, sur la pyramide, sont superbes (bon, les plumes mis à part, elles devraient être longues et colorées, celles de la queue du quetzal sacré, à la place on a du pan marron, bon...)

et aussi que c'est rigolo de voir les prisonniers, à peine arrivés, déjà sacrifiés (c'est mieux quand c'est frais ) à la chaîne (pendant qu'ils arrivent on voit que le travail est déjà en cours, puisqu'une tête est en train de tomber dans l'escalier).
en réalité, cela durait plusieurs jours, des rituels de préparation avant, et aussi distribution de mezcal ou de balche ou autre alcool / drogue aux prisonniers (pour qu'ils ne souffrent pas ou pour qu'ils se comportent "dignement" lors du sacrifice au dieu, comme tu veux tu choises).
dans le film, c'est le prêtre qui est shooté (en plus il fait de la divination dans le coeur arraché, ce qui est débile : ils divinisaient oui, mais pas dans les abats, dans les étoiles...)

Un ami très avisé vient de me dire un truc pas bête (j'ai des amis intelligents) : et si, en définitive, les Américains ne faisaient pas exprès de dire ou faire des âneries comme ces entorses à la vérité, pour susciter la polémique et donc assurer la promo du produit ? en effet, ça n'aurait pas coûté plus cher d'être conforme, au contraire, et cela aurait rendu le film plus attrayant par bien des égards. Mais en aurait-on parlé autant, notamment Outre-Atlantique où il fait scandale ?

bon, moi je m'en retourne à mes plumes de quetzal (et non aux plumes de faisan parfois même pas teintes du film), à ma bibliothèque qui commence à être bien fournie sur le sujet, et je vous salue bien.

Communiqué spécial


Je transmets le message d'un pote, John Lang des Naheulbeuk :

"Je vous envoie mes meilleurs voeux et puis... en même temps quelques
nouvelles !

Comme vous savez peut-être je démarre cette année une vraie vie
artistique... me voilà auteur à temps complet ! Donc, déjà, c'est
la fête.

Alors, deux dates pour commencer :

Dédicace de mon roman fantastique "Le Bouclier Obscur"
à la Cantada II,
mardi 16 janvier


Sinon les places pour le concert du Naheulband à la LOCOMOTIVE, le
dimanche
25 février, sont en vente !
Comme ça part vite, je préfère prévenir... certains ont été floués
l'année
dernière et n'ont pas eu de place :)

C'est en vente à la FNAC au prix de 13 euros
Lien direct :
http://www.fnacspectacles.com/place-spectacle/manifestation/Musique-
celtique
-NAHEULBAND---BELYSCENDRE---TRIO-LAM-LO25F.htm

Voilà, sinon, moi j'attaque dur dur, on est samedi et je bosse ;)

Bon, c'est vrai, le reste des jours, c'est plus cool....

A bientôt ! Et bonne rentrée !

John "Pen of Chaos"
Naheulbeuk Master
www.penofchaos.com/donjon

06 janvier 2007

ROMAN EN COURS : DOCUMENTATION



Sans commentaire... sinon que je viens de terminer un chapitre à ce sujet...
C'est à Rio Bec (Ek Balam) dans le Yucatan, sur la tombe zoomorphe du roi Ukit Le'k Tok'...






on connaît l'intérêt des humains, de tous temps, pour la gente ailée et ses représentations symboliques.
Cet essai aborde le colibri, équivalent amérindien (de l'Alaska à la Terre de Feu en passant par les précolombiens) du phénix arabe, de l'ortus européen, ou du simorgh persan...



l'auteur est ethnologue et sociologue.




LA SAGESSE DU COLIBRI, Sabine Hargous
155pp, Georg éditeur, ISBN : 2 8257 0844 5 (l'édition que j'ai en main date de 2003)

04 janvier 2007

ROMAN EN COURS



Aujourd'hui, j'ai bouclé la première partie de mon nouveau roman, et je suis dans les temps. Ouf ! quelle aventure ! c'est la première fois que je travaille sur commande avec une date line, qui plus est très rapprochée, et ce tripe challenge n'est pas négligeable !

6 mois pour concevoir, écrire, corriger
écrire un roman pour la jeunesse
écrire un roman court

bref, que du neuf pour moi !

et comme je ne peux pas faire simple, je me suis rajouté une difficulté, écrire à la première personne avec un héros adolescent... Jongler avec les points de vue, ben voyons !

que Quetzalcoatl soit avec moi !

03 janvier 2007

ENTRETIEN

Les lignes qui suivent seront prochainement mises en ligne sur le site de mon éditeur (Nestiveqnen). Il s'agit d'un entretien avec ma directrice littéraire, Chrystel Camus.
Si vous avez des questions à ajouter aux siennes, n'hésitez pas...


(une autre interview paraîtra prochainement, dans la revue Géante Rouge)

• Depuis quand écris-tu ?

Tout dépend de ce qu'on entend par "écrire". J'ai eu très jeune le désir d'écrire. D'écrire à mon tour. Parce que j'étais une dévoreuse de bouquins, et que le plaisir qu'ils me donnaient me fascinait littéralement. Ainsi, je crois que j'ai dû être tentée par la chose vers 10 ou 11 ans. Me lancer dans un récit de mon crû, et pas du copiage (ou de l'adaptation), je dirais vers 13 ans. En tout cas c'est mon plus lointain souvenir.

• Te souviens-tu de ton premier texte ? De quoi parlait-il ?

C'était un roman de SF (aujourd'hui, on appellerait ça une nouvelle un peu longuette),très inspirée par Dune si ma mémoire est bonne. Avec une petite dose d'Albator (si si si). Le titre : "Crystallina". Je ne me souviens plus de l'histoire, seulement de l'ambiance et de quelques passages assez mélos. Je me demande ce qu'est devenu le manuscrit...

• Quel regard portes-tu dessus aujourd’hui ?

Curieusement, bien que je n'oserais certainement pas le faire lire, je crois qu'il y avait quelque chose, dedans, par rapport à des nouvelles que j'ai écrites par la suite et qui ne m'ont jamais satisfaite. En tout cas, c'est le premier texte dans lequel je me sois investie et qui ait compté. En y repensant, je réalise le trajet parcouru. D'un côté, à l'époque je ne me torturais pas, je laissais venir, cela n'avait pas d'importance, c'était pour moi. Seul le moment de l'écrit comptait. Je ne relisais pas, et je ne comptais pas le faire lire non plus... Il n'était pas question d'écrire pour partager, pour transcrire.

• Qu’est-ce qui a déclenché ton envie de devenir auteur ? / Quand as-tu senti que tu voulais devenir écrivain ?

Je l'ai dit : la lecture. Mais en fait, je n'en sais rien. J'imagine que c'était mon truc à moi. Mais je relis la question et ma foi, je la nuancerai : je n'ai jamais voulu devenir écrivain. Je voulais écrire, j'avais envie de créer des mondes, des personnages, d'exprimer des choses, de raconter des histoire qui me correspondraient. Cela répondait au même vecteur que celui qui me poussait à adorer l'Histoire, les mythologies, la musique classique, ce genre de choses... Cela n'avait rien à voir avec l'envie d'avoir un nom, d'être en librairie, d'être lue. C'était un truc perso. Une sorte de quête (hi hi hi) intérieure : comment concrétiser, comment "réaliser" le bouillonnement qui m'habitait alors que l'extérieur ne m'intéressait pas ? En cela, je n'ai pas changé. La lecture me procurait beaucoup, l'imaginaire en général me parlait. Il est tout naturel d'avoir tenté ma chance. Je peignais, je jouais de la musique, mais écrire me permettait d'être seule face à moi-même.

• Tes livres favoris ?

Je suis éclectique, la liste serait longue, aussi vais-je me contenter de quelques échantillons qui me sont particulièrement chers, dans des genres différents... Je ne reviendrai pas sur Tolkien, tout le monde sait que j'ai longtemps été une intégriste (rire : je me soigne). Sa démarche créative m'a toujours fascinée (plus que son oeuvre elle-même, en fait). Il faut lire sa correspondance et ses essais pour comprendre ce que je veux dire... Je suis aussi une inconditionnelle de Gustav Meyrinck, pour moi le plus grand auteur de tous les temps, et je pèse mes mots. J'adore par ailleurs PJ Farmer (ah sa saga des faiseurs d'univers !), Philip K Dick, Maurice Renard (le Péril Bleu !), Cervantès (l'influence de Don Quijote sur moi n'est pas difficile à deviner), Charles Fort (Le Livre des Damnés a fortement contribué à l'élaboration des aspects les plus étranges de la chronique insulaire, notamment les chutes de mannes, les mondes vagabonds...), Arthur Conan Doyle, Eugene Süe (surtout Les Mystères du Peuple), Jean Anouilh, Alexandre Dumas, Gaston Leroux (la double vie de Theophraste Longuet) etc.. Voilà pour les romans. Ensuite, bien sûr, il y a les textes fondateurs. Moi, je suis dumézilienne. Au-delà de Homère et de Virgile, je suis toujours en quête des mythes originels, toutes civilisations confondue. J'ai un temps été obsédée par l'Edda, telle que retranscrite par Snorri Sturluson. En ce moment, je suis dans le précolombien. Les textes védiques m'ont passionnée aussi... Je crois en l'inconscient collectif, et ça me travaille beaucoup.


• Ton univers musical ressemble-t-il à ton univers littéraire ?

Question intéressante... Je suis imprégnée de musique depuis toujours. Il y a celles qui m'ont portée pendant l'écriture et qui ont certainement influencé certains passages,et celles que j'aime parce qu'elles ont la même résonance que ce que j'ai envie d'écrire. Maintenant, je ne suis pas persuadée que le lecteur partagerait cette ambivalence. Il a son propre univers musical, et devra(it) l'utiliser pour illustrer les ambiances que je lui propose dans mes récits. Que j'aime Carl Orff, Wagner, Brüchner, Puccini, Lizt, Moussorgski ou Saint Saëns n'a pas vraiment de sens pour quelqu'un dont l'imaginaire décolle pareillement quand il écoute Led Zeppelin ou la musique celtique. Par contre, il est probable que le lecteur qui a aimé les mêmes films que moi, et qui écoute les mêmes BO, éprouvera les mêmes sentiments-madeleines que moi sur ces musiques et pourra les plaquer sur certaines de mes lignes si je les ai écrites sous cette influence...

• Tes auteurs français préférés ?

Sans revenir sur ceux que j'ai évoqués plus haut ?

• Tes auteurs étrangers préférés ?

idem ? Je m'abstiendrai, pour l'une et l'autre question, parce que je ne saurais tous les évoquer. A chaque heure, à chaque mood, à chaque époque de ma vie il y en a eu et il y en a de nouveaux, et je n'en renie aucun.

• Ton auteur Nesti préféré (à part toi) ?


ça c'est vache comme question... (se gratte la tête en se demandant comment elle va se tirer d'affaire) Là encore, c'est parce qu'il faut choisir... Et non, je ne peux pas. Il y en a plusieurs, et pour des raisons différentes. Par exemple (admirez la pirouette), il y a Nicolas Cluzeau, pour son amour du verbe, du mot, du son, du sens... Et puis il y a Philippe Monot, pour sa truculence et son aisance. Fabrice Anfosso, à qui j'en veux toujours d'avoir écrit "Le bord du monde" avant moi. Et l'inénarrable Noirez. Et Darnaudet. Et Mélanie Fazi qui m'a bouleversée avec ses petits pépins...

• Quelles influences ont-ils eues sur ton écriture ? (réponse sur les trois précédentes questions)

J'ai en partie répondu à cette question. Tout ce qui me fascine et m'émeut m'imprègne, que ce soit des romans, des essais, des mythes, des musiques, des peintures (ah ! les préraphaélites! ah John Howe, Frazetta et tant d'autres !) Les idées, les mystères, les ambiances, tout cela mijote en moi et alimente mes propres questionnements. Maintenant, est-ce qu'on peut parler d'influence sur l'écriture ? Sans doute. En tout cas, ces dix dernières années, j'ai appris à travailler la forme pour servir le fond, et je crois avoir acquis un style qui m'est propre. Acquis... Si seulement c'était vrai ! Tous ces auteurs qui m'ont fait voyager, ils me poussent à chercher encore, toujours plus, une forme qui m'apporterait la même satisfaction qu'en les lisant.

• Ton obsession littéraire ?

Ne plus être frustrée par l'écriture. Savoir mettre en scène de façon idéale. Savoir montrer plutôt que dire. Bref : combler l'abîme qui existe entre le roman que j'ai en tête, polymorphe et sans cesse en train d'avancer, et celui que je fige sur le papier...

• Un ouvrage t’a-t-il marquée dans ton enfance ? Lequel et de quelle manière ?

Dans mon enfance ? "L'appel de la forêt", de Jack London, et "Moby Dick", de Melville, les deux à égalité.

• Ton héros/héroïne littéraire préféré(e) ?

Don Quijote



• Ton truc pour vaincre la page blanche ?

Moi mon problème c'est de vaincre la page trop noircie avant d'affronter Chrystell ! et là, qu'une solution : reprendre chaque page, paragraphe par paragraphe en me demandant à froid : "est-ce utile ? qu'est-ce que ça apporte ?"

• Ton petit plaisir coupable d’écrivain ?

Ne pas faire ce que je viens d'évoquer en faisant comme si je l'avais fait... Non, sérieusement ? J'adore (re-)lire à voix basse quand je suis en train de paufiner, mon dictionnaire d'analogies et de synonymes sur les genoux, prête à dégainer...

• Ton petit plaisir coupable de lecteur ?

(attention, c'est très mal) j'écris dans les livres. Je souligne, j'annote, je date mes lectures et mes commentaires...

• Quels sont les livres que tu relies régulièrement ? Qu’est-ce qu’ils t’apportent ?

Je relis sans cesse. Je lis peu de nouveautés. Il y a Tolkien, bien sûr, et les Doyle, mais celui que je relis le plus souvent, c'est le Golem, de Meyrinck. Un voyage intérieur, initiatique, qui ne me lasse pas. Depuis quelques années, j'ai été attrapée par Potocki aussi, mais son Manuscrit trouvé à Saragosse est tout de même en deçà. Côté fantasy, j'ai beaucoup relu Ursula Leguinn, notamment les Dépossédés, mais aussi le cycle de Terremer. Pareil pour Burnett Swann (la trilogie du minotaure). Mais comme je l'ai déjà dit, chaque moment est différent et appelle une lecture différente. Pour les relectures, à fortiori, je les choisis selon les besoins car je sais ce que je cherche à retrouver (ce qui ne m'empêche pas, d'ailleurs, de découvrir des aspects qui m'avaient échappé)

• Y a-t-il un auteur ou un livre dont tu veux nous parler ou nous faire découvrir ?

Comme je suis bavarde, j'ai déjà répondu à cette question.

• Essaies-tu de faire passer un message à travers tes histoires ?

Certes non. Mes histoires reposent sur les personnalités qui les font vivre, sur leur vécu, sur leur caractère, sur leur évolution. De ce fait, le lecteur voit généralement le message qu'il veut y mettre. Mes préoccupations sont plutôt métaphysiques et philosophiques, humanistes. Je ne crois pas aux personnages entiers. Je les vois comme je suis, ambivalents, pleins de paradoxes, de doutes, de certitudes...

• Quelle est ta passion secrète ?

Elle est secrète :-)

• Est-ce que tu t’inspires d’un autre domaine que la littérature pour écrire ? (musique, cinéma, peinture, jeux de rôles, etc.)

eh bien... De tout, sauf des jeux de rôles. Je n'ai jamais joué, c'est un univers très éloigné de ma façon de fonctionner, et pourtant je vis avec un joueur acharné...

• Est-ce que tu te sers de tes écrits pour régler des comptes ?

Non. Ceux avec qui je pourrais avoir des comptes à régler n'appartiennent pas (plus) à ma sphère, ils disparaissent de mon univers. De même, rien, dans mes récits, n'a le moindre rapport avec ma vie personnelle. J'écris de la fantasy, je vais ailleurs. Toute ressemblance etc...

• Est-ce que tu te sers de tes écrits pour réinventer un pan de ta vie ?

Non plus ! Je serais très malheureuse en Irah, pas à mon aise du tout. Pas à ma place. J'aime trop ma baignoire, mon percolateur, le chauffage urbain, la téloche, l'odeur du savon sur mon homme, et mon lecteur mp3 quand je prends le métro !

• Qu’est-ce qu’on peut te souhaiter pour les années à venir ?

De bonnes choses, des projets qui aboutissent, des romans différents qui ne répondront à aucune autre contingence qu'à mon seul bonheur de créer et de ciseler, et un éditeur toujours aussi enthousiaste et téméraire (il n'y en a pas tant que ça).


Pour la présentation de chacun des ouvrages :

• Peux-tu nous présenter (en quelques lignes) chacun de tes ouvrages (une fiche par bouquin, si possible): ce qui t’a conduit à l’écriture, ce que tu as voulu y mettre, et pourquoi ? Dans quelle condition l’as-tu écrit ? .. Tout sur la genèse du bouquin. Ça peut aussi être des anecdotes...

ça c'est le pire ! il n'y a rien de plus difficile que de parler de son propre travail...
(et cela sera mis en ligne plus tard...)

02 janvier 2007

Conférence de SF le 12 janvier prochain

Le vendredi 12 janvier 2007 à 20h00 vous pourrez suivre une conférence sur "Corps du futur, le futur du corps"

Mairie du 2° arrondissement - Salle des expositions
8, rue de Banque 75002 PARIS (métro : Bourse)

RENCONTRE-LECTURE – ENTREE LIBRE ET GRATUITE
modératrice : Stéphanie NICOT - lecteur : Harold DAVID, participation de Francis BERTHELOT, Yann MINH et Catherine DUFOUR

"LA SCIENCE-FICTION s’est toujours interrogée sur l’avenir de l’homme (un peu moins de la femme...). Et en particulier sur les évolutions du corps, qu’il s’agisse d’adaptations scientifiques afin de mieux conquérir les planètes ou de modifications corporelles plus ludiques, voire de transformations sexuelles. Hommes bioniques, mutants, cyborgs, clones, répliquants, transgenre... Le futur frappe à nos portes !"