18 juillet 2008

Avis de lecteur sur les Songes de Tulà




Il y a quelques années, alors que je mettais la main aux dernières corrections de Sang d'Irah, j'ai rencontré Alexandre. Il est venu me voir sur un petit salon du nord dont j'ai oublié le nom où je me morfondais avec Nathalie Dau (il est vrai que parfois, on se retrouve invitée à des salons du livre régionaux où les littératures de l'imaginaire ne dépassent pas le cadre du folklore seignolien, et où les auteurs locaux signent à tour de bras pendant que d'autres, comme moi, se demandent ce qu'ils sont venus faire dans cette galère...). Passons. Or donc, plongée dans mes biffures et autres raturages, je dus lever le nez sur un jeune homme de 18 ou 19 ans à peine, très intimidé, l'oeil brillant, planté devant ma pile de nestis.
Nous avons bavardé avec chaleur pendant un petit moment, et ma foi, cette rencontre a ensoleillé ce morne weekend.

Il est des choses que les lecteurs comme Alexandre ignorent : ainsi, le plaisir salvateur et le regain d'énergie qu'ils apportent aux auteurs en venant leur dire (en venant d'assez loin rien que pour cela, comme ce fut le cas ce jour-là) "j'ai beaucoup aimé vos romans", ou encore : "tel personnage m'a profondément touché".

Des dédicaces, on en fait des tas.

Bon, oui c'est vrai, je n'en fait certes pas autant que d'autres (hi hi hi), mais je me défends. Mais la plupart du temps, la personne à qui on la fait, dans le cadre d'un petit salon du livre régional, n'a jamais lu un de vos romans, c'est un achat "découverte". Il y a ensuite les habitués, la petite quinzaine de lecteurs/trices qui me suivent et qui reviennent me voir à chaque sortie de roman -- ou lors de leur festival ou salon favoris, pour prendre ma tension, bavarder un peu, m'encourager à continuer, et me secouer les puces parce que je n'ai toujours pas sorti la suite de Sang d'Irah (une certaine miss se reconnaîtra, par exemple, qui fait quasiment TOUS les salons pour me poser la même question...). Je suis plutôt lente, par rapport à d'autres auteurs qui écrivent vite (et bien) et avec régularité. C'est donc une chance de ne pas être oubliée entre deux volumes, d'être suivie, et ceci en dehors de tout "succès d'estime" (ce qui nous fait une belle jambe à mon éditeur, mes romans et moi).

Mais revenons à l'objet de ce post. (je suis incorrigible : j'ai pourtant appris, cette année, en bossant sur un roman jeunesse, qu'il fallait éviter de disgresser bon sang de bois !)

Vers 2005, donc, je rencontrai Alexandre, qui me fit l'honneur d'avoir lu et aimé l'Echiquier d'Einär, et surtout d'avoir été touché par Akhéris, mon personnage fétiche. Par la suite, nous échangêames quelques mails, je lus les premières pages de son roman en cours d'écriture, puis... plus rien.

A l'occasion de la sortie des Songes de Tulà, je m'efforce de répertorier les critiques publiées sur le net (et ailleurs). C'est donc par hasard que je viens de tomber sur le tout jeune blog d'A.
J'ignore, en fait, s'il s'agit bien de la même personne. Après tout, je me trompe peut-être (rendez-vous compte, 2 fans ! hi hi hi). Mais il me semble avoir retrouvé son style dans sa critique du roman, et dans un autre post présent sur son blog, me concernant.

Et je voulais, aujourd'hui, à travers lui, remercier les lecteurs qui prennent la peine de partager avec nous les émotions qu'ils ont pu éprouver en lisant nos lignes. Je sais que certains hésitent et pensent que les auteurs sont inaccessibles, ou encore que seul le livre compte. Mais il est des auteurs qui, comme moi, sont un brin neurasthéniques et lunaires, avec le nombril dans les soquettes (si si, ça existe, des gens qui sont inquiets, qui ne se la racontent pas). Des remises en question au quotidien, des insomnies, des déprimes, des élans créatifs venus d'on ne sait où, fragiles et éphémères... Autant de petites choses qui font que les retours -- qui plus est sur plusieurs années ! -- venant des lecteurs valent bien plus que la reconnaissance illusoire et souvent teintée d'indifférence des professionnels. Bien sûr, les deux ce serait chouette. Mais quand on bosse dans son coin, comme moi, sans faire de concession ni participer aux petites sauteries courtisanes (parce que névrosée sociale,hein, ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit... Si je pouvais, je le ferai sans doute, rien que pour donner plus de chances à mes bébés), tomber sur des blogs comme celui-ci, ça fait chaud au coeur et donne envie de reprendre les manuscrits laissés en plan à cause du blues.

Or, après chacun de mes romans, je suis passée par là. Un fond de sac à patates, l'envie de rien, l'incapacité de m'y remettre malgré des idées à gogo... Et à chaque fois, après quelques mois de profonde déprime, de dégoût de tout, le petit miracle est arrivé. Ce fut un sourire enthousiaste sur un salon, ou un mail, ou un message trouvé au hasard d'un forum ou d'un blog. Un petit mot me rappelant que l'on écrit pas en vain, qu'il y a partage et reconnaissance, dans tous les sens du terme, et ceci de façon réciproque.

Donc, A., qui que tu sois, Alexandre Goldensun ou un autre : MERCI A TOI.

LE BLOG D'A

1 commentaire:

Anonyme a dit…

je connai cet alexandre dont vous parlez dans votre "dedicace" et c'est bien lui...oui c'est bien le meme alexandre dont vous avez fait la rencontre cet anné2005...
je ne connai que peu de vos ecrit seulement... j'aime beaucoup celui ci. si simple et naturel qu'on aurai presque envie de faire la connaissance de cet charamnte claire panier alix...
a bientot et bon courage pour la suite
anne-sophie
(http://save59@hotmail.fr, si vous souhaitez repondre par le plus grand des hasard :-D)