10 avril 2008
PARUTION : JOUR J
Ayé ! le grand jour est arrivé, LES SONGES DE TULA sortent enfin...
C'est étrange de penser à cette aventure maya et à cette année, si "bousculante". Le roman sort, déjà des connaissances l'ont reçu en SP, et la responsable de com a reçu une demande d'interview. Mon Quetzalcoàtl bien aimé peut à présent prendre son essor, je le laisse aller bien volontiers, et je lui souhaite de séduire d'innombrables petiots. Oui, qu'ils l'aiment et le craignent comme je l'aime et comme l'a craint et aimé Nah, mon jeune héros, au point qu'ils aient envie de découvrir cette merveilleuse et fascinante culture maya. Qu'ils projettent de se rendre au Mexique, qu'ils n'attendent pas aussi longtemps que moi pour réaliser leurs rêves.
Vous savez quoi ? la vérité, c'est que dans ce roman, j'ai été bien ambitieuse. Plus qu'une aventure exotique, plus qu'un jeu tantôt poétique tantôt réaliste, j'ai essayé de trancher dans le vif. Montrer que les civilisations lointaines et disparues ne se limitent pas aux clichés ressassés qu'on diffuse sans arrêt, à tous vas, même si c'est bien fait. Montrer les choses de l'intérieur, par d'autres yeux et interprêtations que les nôtres. Je ne sais pas si j'y suis parvenue, et si j'ai réussi mon coup, si cela a la moindre chance d'être perçu ou apprécié. Mais cela n'est pas grave, pourvu que le roman fonctionne. Chacun y trouvera ce qu'il voudra, c'est toujours comme cela... Mais si on peut se dire en le refermant que les Mayas, c'est autre chose que le film (raté et mensonger) de Mel Gibson, Apocalypto, eh bien tant mieux.
Je suis allée au Mexique l'an dernier, je l'ai arpenté d'est en ouest. Alors que j'étais en plein dans l'écriture de "Tulà", j'en visitais les vestiges. Je mettais mes pas dans ceux de mes personnages, je touchais les pierres sur lesquelles Itzil et Nah s'étaient assis pour regarder les frondaisons de la forêt désormais disparue, les têtes de Kukulkan sculptées par le père de Nah pour le nouveau temple du serpent à plumes... Je me trouvais sous leur ciel et sous leur soleil. Et c'était un sentiment que je n'avais jamais expérimenté jusqu'alors. J'étais entourée de ruines, et de fantômes. Les vivants étaient dans mes pages. Je pouvais les voir, je voulais faire parler les pierres, aller au-delà des blablas du guide qui nous accompagnait en récitant sa leçon. Tout prenait un autre sens : ici, on avait vécu, et l'histoire allait bien au-delà de cérémonies sanguinolentes dont on ne sait pas grand chose et qu'on interprète sans doute de travers. Une civilisation était née et avait disparu ici, avec une vie quotidienne, une mystique, des légendes, des croyances, des histoires pour les enfants, des récits épiques, une littérature (merci à l'Eglise d'avoir brûlé tout cela !) et j'en passe.
Nous vivons dans un monde bien compartimenté : il y a la réalité, et la fiction. L'imaginaire, c'est joli, mais la vie c'est autre chose. Il y a l'Histoire avec un grand H, et les histoires pour enfants.
Là-bas, c'est différent, les dimensions restent intimement imbriquées, et cotoyer des dieux n'est pas de la fantasy. Tout ce qui a un rapport avec la vie et la mort a une part de divin et interragit avec notre monde, que ce soient les éléments (Quetzalcoàtl), les émotions (Tezcatlipoca), ou la nature (dieux du maïs, de la pluie, dieu jaguar...). Car rien n'existerait sans pluie ni soleil, tout appartient à une chaîne, et pour que celle-ci ne soit pas rompue, il faut que chacun donne de soi. Ainsi les dieux se sacrifient et les hommes se sacrifient. Chacun a son rôle à jouer, sa place. Et le plus puissant n'est pas celui qui sacrifie le moins.
Voilà ce que j'ai essayé de raconter dans ce roman.
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