31 décembre 2007
24 décembre 2007
ET LA TRADITION DIT...
JOYEUX NOEL !
tout l'intérêt que je vois à cette Saint-Silvestre cette année, c'est qu'elle commence à sonner le glas de 2007.
néanmoins, je souhaite de bonnes fêtes de fin d'année à ceux que j'aime. Amusez-vous, festoyez, oubliez vos chagrins et vos soucis pendant quelques heures, le temps de prendre des forces pour faire face à 2008.
car tout le monde le sait...
le meilleur reste toujours à venir.
tout l'intérêt que je vois à cette Saint-Silvestre cette année, c'est qu'elle commence à sonner le glas de 2007.
néanmoins, je souhaite de bonnes fêtes de fin d'année à ceux que j'aime. Amusez-vous, festoyez, oubliez vos chagrins et vos soucis pendant quelques heures, le temps de prendre des forces pour faire face à 2008.
car tout le monde le sait...
le meilleur reste toujours à venir.
05 décembre 2007
NOIR DUO
oyez oyez ! il faut acheter NOIR DUO ! tout le gotha de l'imaginaire l'a déjà (en rêve ! j'ai essayé de soudoyer l'éditeur le weekend dernier, il a été intraitable), et le menu fretin dont je suis attend avec impatience sa sortie officielle samedi pochain, au festival de Sèvres.
vous pouvez l'acheter pour ses 113 préfaces (dont la mienne), mais vous pouvez aussi avoir envie de surfer sur l'éclatante, l'effrayante, la sublime prose du duo formé par Philippe Ward et Sylvie Miller.
ce sont des amis, ce sont des perles, ce sont des dieux.
Une folle préface. Un mur aux pouvoirs étranges. Un monde souterrain peuplé de chats sacrés. Une mission en perdition sur Mars. Un guitariste maudit. Un détective au service des dieux… Entre angoisse, humour, suspense et merveilleux, voici seize nouvelles à la croisée des mauvais genres, seize textes à faire flamber les pupilles, seize excursions en territoires inconnus signées par un duo d'enfer, le NOIR DUO !
Liste des préfaciers :
Jean-Pierre Andrevon - Jean-Michel Archaimbault - Roselyne Bailly - Elia Barcelo - Jacques Baudou - Thomas Bauduret - Matthieu Baumier - Ugo Bellagamba - Francis Berthelot - Alain Blondelon - Eric Boissau - Pierre Bordage - Michel Borderie - Bruno B. Bordier - Jean-Daniel Brèque - Jean-Michel Calvez - David Calvo - Jérôme Camut - Michelle Charrier - Lucie Chenu - Nicolas Cluzeau - Fabrice Colin - Daniel Conrad - Christophe Coquelet - Alain Damasio - François Darnaudet - Nathalie Dau - Lionel Davoust - Thomas Day - Xavier Dollo - Benoit Domis - Alain Douilly - Serguei Dounovetz - Christophe Duchet, alias Sneed - Catherine Dufour - Allan Dujiperou - Patrick Dumas - Jean-Claude Dunyach - Pierre-Paul Durastanti - Claude Ecken - Erwelyn et Theyrani - Michael Espinosa - Eunous, esclave correcteur - Pierre-Alain Faramaz - Mélanie Fazi - Jean-Pierre Fontana - Olivier Gainon - Gilbert Gallerne - Olivier Girard - Patrick Gyger - Johan Heliot - Eric Henriet - PJ Hérault - Philippe Heurtel - Eric Holstein - Mickaël Ivorra - Hervé Jubert - Jess Kaan - Denis Labbé - Pierre-Luc Lafrance - Sylvie Lainé - Piet Legay - Serge Lehman - Philippe Lemaire - Jean-Marc Ligny - Jean-Marc Lofficier - Alain Le Bussy - Marc Madouraud - Bernard Majour, dit l’Amibe - Stéphane Manfredo - Patrick Marcel - Philippe Marlin - Paul Maugendre - Xavier Mauméjean - Nathalie Mege - Jean Millemann - M’âme Miller et ses quinze avatars - Laurent Million - Yanh Minh - Alain Nevant - Jean-Jacques Nguyen - Stéphanie Nicot - Olivier Noël - Michel Pagel - Claire Panier-Alix - Olivier Paquet - Bruno Para - Serge Parmentier - Pascal Patoz - Bruno Peeters - Pierre Pelot - Clément Pieyre - Marie Poirier - Stéphane Pons - Laurent Queyssi - François Rahier - Jean-Luc Rivera - Juan-Carlos Ruiz - Simon Sanahujas - Thierry Santander - François Sarkel - Alain « Ward mondial bibliographer » Sprauel - Christophe Thill - Pascal J. Thomàs - Jean-Louis Trudel - Francis Valéry - Jean-Claude Vantroyen - Eric Vial - Jean-Hugues Villacampa - Jérôme Vincent - Bernard Visse - Laurent Whale - Joëlle Wintrebert
Sylvie Miller & Philippe Ward
2040. Noir duo
ISBN-10: 1-934543-15-2 ISBN-13: 978-1-934543-15-3
296 pages - Illustration : Guillermo Vidal
28 novembre 2007
A paraître : LES SONGES DE TULA
Je viens de recevoir la couverture de mon prochain roman, signée Miguel Coimbra.
à paraître vers mars 2008, éd. Mango, collection "Royaumes Perdus" dirigée par Xavier Mauméjean :
LE PITCH :
Nahualpilli, dit Nah, le fils du tailleur de pierre, est inquiet : le roi de Tulà-Teotihuacan, Tolpiltzin, a décidé de consacrer sa cité au dieu Quetzalcoatl, et d’interdire les sacrifices humains. Tous craignent la réaction du dieu Tezcatlipoca si le sang ne vient pas fertiliser la terre maya. Pourtant, l’adolescent espère que son maître ira jusqu’au bout, car son amie Itzil Parac semble harcelée par le dieu sombre. Alors que le Serpent à Plumes, Quetzalcoalt, répond à l'appel au secours du roi, Nah assiste à la lutte terrible qui s’engage entre les deux divinités...
06 novembre 2007
PROCHAINE DEDICACE: FESTIVAL DE SEVRES 7 décembre 2007
Auteurs et illustrateurs
• Jean-Pierre Andrevon, auteur, anthologiste, critique
• Jacques Baudou, auteur, essayiste, anthologiste, critique
• Stéphane Beauverger, auteur
• Jean Luc Bizien, auteur
• Éric Boissau, auteur
• Michel Borderie, illustrateur de SF, dessinateur de BD
• Édouard Brasey, auteur
• Alain Brion, illustrateur
• Krystal Camprubi, illustratrice
• Fabien Clavel, auteur
• Nicolas Cluzeau, auteur, antholgiste
• Philippe Curval, auteur et critique littéraire
• Marie-Charlotte Delmas, auteur
• Sylvie Denis, auteur et traductrice
• Philippe Druillet, invité
d’honneur, illustrateur
• Catherine Dufour, auteur
• Patrick Eris/ Thomas Bauduret,
auteur, essayiste, anthologiste.
• Nicolas d’Estienne d’Orves, auteur
• Mélanie Fazi, auteur et traductrice
• Jean-Pierre Fontana, auteur, anthologiste, critique
• Mathieu Gaborit, auteur
• Gilbert Gallerne/Gilles Bergal, auteur
• Laurent Genefort, auteur de romans et de BD
• Johan Heliot, auteur
• P. J. Hérault, auteur
• Johnny Lang, romancier et
auteur du Donjon de Naheulbeuk
• Serge Lehman, auteur
• Jean-Marc Ligny, auteur, anthologiste
• Claude Mamier, auteur, conteur
• G. Morris, auteur
• Manchu, peintre et illustrateur
• Xavier Mauméjean, auteur
• Sylvie Miller, auteur, traductrice
• Jean-Michel Nicollet, illustrateur
• Claire Panier-Alix, auteur
• Bernard Simonay, auteur
• Alain Sprauel, bibliographe
• Christophe Thill, essayiste, anthologiste
• Laurent Whale, auteur
• Roland Wagner, auteur
• Philippe Ward, auteur
• Yoz, illustrateur
Et les expos :
Bibliothèque-Médiathèque > du 6 novembre au 15 décembre 2007
• Vous avez dit lutins ?... À la découverte d’un monde
Réalisée par l’Association Patrimoine et mémoire (44620 La Montagne) avec la
participation des Centres de loisirs de Sèvres et des Enfants animateurs pour les décors. Pour découvrir le monde merveilleux des Lutins, Gnomes, Elfes .. ces petits êtres malicieux et espiègles et connaître l’origine, le lieu de vie, le caractère propre de chacun.
• Contes des Lutins - Soirée Contes - Mardi 11 décembre à 20 heures
Hôtes invisibles et parfois redoutables, ils installent leur maison dans les racines des
grands chênes ou sous les dolmens ; ils peuplent aussi les caves et les greniers… Mais
ce qu’ils adorent par dessus tout c’est de jouer de la musique sous les ponts en bois…
ou danser sur les dolmens par lune de nuit magique.
Avec Ozégan, conteur, baladin
Tout public dès 6 ans - Entrée libre sur réservation au 01 41 14 11 52.
L’Escale > du 6 novembre au 15 décembre 2007
Intentions graphiques - par Quentin Peyssonnaux
Quentin nous propose un survol dans l’univers des créatures imaginaires, des mythes et des épopées. À travers l’étude de décors et de personnages (lutins, indiens, elfes, ports, illustrations…). Le public pourra s’immiscer dans l’imaginaire de l’artiste en pleine création. Les planches présentées sont le point de départ des « histoires en images » de Quentin… Né le crayon dans la main, Quentin, 22 ans, s’exerce depuis de nombreuses années aux arts : dessin, sculpture, infographie… pour s’arrêter sur le monde des bulles.
Sel > Espace galerie > du 12 novembre au 9 décembre 2007 Didier Cottier - sculptures & assemblages. Doublement primé lors de la dernière Worldcon de Glasgow, Didier Cottier réalise une passerelle entre l’art contemporain et la science-fiction.
Alain Brion - Illustrateur SF, est aussi un peintre sur verre et un infographiste.
PROCHAINE DEDICACE: FESTIVAL D'ELVEN 1er et 2 décembre 2007
8ème édition du Salon du Roman Populaire :
Les Saventuriers de l’infini : La SF dans la littérature populaire
Ce salon s’articule sur deux jours :
LES RENCONTRES D’ELVEN (Morbihan)
Samedi 1 décembre 2007 à la Médiathèque Municipale
14h 30 à 18h30
Entrée libre
Autour de ce thème plusieurs interventions avec :
SALON DE LITTERATURE POPULAIRE D’ELVEN 01-02 décembre 2007
« Les savanturiers de l’infini : la SF dans la littérature populaire »
Samedi 1er décembre, 14h-18h :
Président de séance : Jean-Luc Rivera
Intervenants :
Richard Bessière invité d’honneur (auteur, a écrit les 4 premiers volumes de la collection mythique « Anticipation » au Fleuve Noir en 1951) : « Souvenirs du premier auteur de la collection populaire ‘Anticipation’ et sa carrière au Fleuve Noir »
Jean-Luc Buard (essayiste et chercheur spécialisé dans l’histoire de la littérature populaire) : « La SF française au 19ème siècle dans les feuilletons et les romans (jusqu’en 1914) »
Joseph Altairac (essayiste et biographe, co-auteur de « Les terres creuses »)) : « Des Tallandier bleus à Jacques Spitz: la SF française de l'entre deux guerres »
Serge Lehman (auteur, anthologiste) : « Du merveilleux scientifique à la SF : le genre en France dans l’après-guerre »
Jean-François Merle (directeur de collection chez Omnibus) : « L'influence de la SF américaine populaire sur la SF populaire française »
Dimanche 2 décembre :
Auteurs signant :
Richard Bessière
Pierre Bordage
Serge Lehman
Claire Panier-Alix
Philippe Ward + Rivière Blanche
Laurent Genefort
Nathalie Le Gendre
Joseph Altairac
Tables rondes :
Matin : « La SF/fantasy dans les romans pour la jeunesse » (Jean-Luc Buard, Claire Panier-Alix, Nathalie Le Gendre)
Après-midi : 14h table ronde Richard Bessière-Serge Lehman
15h30 « La SF populaire aujourd'hui » (Pierre Bordage, Philippe Ward, Joseph Altairac).
A PARAÎTRE : recueil d'essais sur R.E. Howard
Toutes les informations sur ce livre à paraître sont disponibles dans le bulletin de souscription téléchargeable.
Recueil d’études accompagné de quatre textes de Robert Howard publiés pour la première fois en France, cette anthologie est également illustrée en noir et blanc et en couleur par Christian Broutin, Philippe Druillet et Jean-Michel Nicollet. La couverture est de Frank Frazetta.
Une trentaine de photos de REH et de ses proches accompagneront également les textes des nombreux contributeurs. Une bibliographie exhaustive des oeuvres de REH en français conclut cet épais volume.
29 octobre 2007
Encore un ami qui s'en va
Il y a quelques jours, Jean-Jacques Killian est parti.
C'était un ami, un géant bourré de gentillesse, de talent, de culture, hypersensible au monde. Hypersensible tout court.
Il laisse un grand vide, creusant encore un peu plus celui laissé par tous ceux que cette fichue 2007 a emporté (on va parler que de 2007, pas vrai ? elle se suffit à elle-même, cette salope).
13 octobre 2007
Le 20 et le 21 octobre 2007
Je serai en dédicace avec les 4 volumes de la chronique insulaire au Festival de Roanne, la semaine prochaine. Comment rater un événement dédié aux dragons ? Bromatofiel m'aurait mené une vie d'enfer !
15ème édition - vendredi 19, samedi 20 et dimanche 21 octobre
Après avoir exploré la planète Mars en 2001, les Villes au bord du Futur en 2003, et les inventions des savants Fous en 2005, le Festival se lance, en 2007, sur la piste des dragons oubliés.
L'expo du Château de la Roche
l'exposition interdite
Sur la piste des Dragons oubliés
Une exposition produite par Rhône-Alpes SF
pour le 15ème Festival, d'après l'œuvre d'Elian Black'Mor
Pour la première fois, le public aura enfin accès aux archives trop longtemps restées secrètes de Placide de la taupinière.
Pendant 3 jours, le Château de la Roche deviendra la résidence d'Argaïl Mac-Claymore.
Les salles du Château seront donc transformées en un véritable cabinet de curiosité.
Elles recèleront les éléments uniques qui vous permettront, tout comme Elian Black'Mor, de vous lancer sur la piste des dragons oubliés, créatures fantastiques aux noms et à l'aspect inquiétants comme le Muirdris ou le Williwaw.
Une aventure dans des paysages étranges, une expédition sans risques, à condition de s'équiper et de suivre les conseils qui vous seront prodigués au comptoir de Timoty.
Munis de tous les vaccins, passeports, autorisations légalement tamponnées et autres billets vous serez enfin initiés et prêts pour cette quête aux dragons qui hantent la littérature et le cinéma.
Elian Black'Mor
''Sur la piste des dragons oubliés''
Il s'agit toujours d'atmosphères, d'images, qui laissent des traces.
Elian Black'Mor exposera des tirages de son œuvre " Sur la piste des dragons oubliés "
Il dédicacera au Château de la Roche
Yannig Germain
"J'ai par trop souvent vu les hommes, roturiers ou nobles seigneurs, poser leur cul sur leur Dragon au lieu de le monter dans le sens noble du terme ; c'est à dire l'élever, l'ériger, développer son ardeur et sa flamme..."
''Principes classiques de l'art de dresser les dragons''
Textes de Keb AUFFRET
Illustrations de Yannick GERMAIN - Au bord des continents
Y. Germain exposera des illustrations extraite de l'original.
Gwen Keraval
Illustrateur et d'infographiste, il crée des univers de ville et de machines, réalisé en flash.
''Le Dragon de Cracovie''
En Pologne, un roi offre la main de sa fille à celui qui débarrassera le village d'un dragon vivant dans une grotte au bord de la rivière. Les plus courageux chevaliers échouent, jusqu'au jour où un modeste berger propose ses services. Nommé Crac, il triomphera et donnera son nom à la cité de Cracovie. Conte de tradition polonaise.
Gwen Keraval exposera des tirages
Dépé
Ses grandes planches de combat ou de décor arrêtent le regard un long moment pour observer tous les détails et prendre une vue d'ensemble.
Dépé exposera des originaux et des dessins réalisés pour des enfants hospitalisés et dédicacera au Château de la Roche
Caroline Picard
Caroline Picard collabore aux magazines Géo, Sciences & Vie Junior, Images Doc et Youpi. Pour l'édition, elle est illustratrice chez Gallimard et aux éditions Gulf Stream.
Son album ''Dragons et autres créatures du rêve'' immerge les jeunes lecteurs au sein de l'univers "dragonesque" sous la forme de doubles pages thématiques éclairant chacune un aspect particulier de la vie et de l'environnement de ces fascinantes créatures du rêve. En contrepoint aux textes fouillés de Jean-Luc Bizien, Caroline
Picard offre de ce bestiaire fabuleux une interprétation visuelle saisissante.
Séverine Pineaux
Peintre et illustratrice de fantaisie fantastique, Séverine Pineaux traite principalement à travers ses œuvres (le thème de l'homme arbre qui représentent des sentiments, des liens entre les gens, évoque toutes sortes de choses sans que la symbolique ne soit trop claire, et donc, gardant un mystère.
Elle exposera également des originaux
'' Dragons : Petit traité de sciences naturelles''
Auteur : Frédérique Constantini, Séverine Pineaux
Editeur : Au bord des continents
Les Guallino
Les GUALLINO exposent régulièrement depuis 1980 en France et à l'étranger. Dans une atmosphère festive, Patrick Guallino et Anne Poiré signent à deux leurs œuvres ludiques et généreusement colorées.
Petite pensée du jour
On m'a fait remarquer ... pour la ixième fois... que tous mes récits, voire mon écriture elle-même, se tournent toujours vers le passé.
fantasy, contexte fantastique XIXè (que personnellement je plaçais davantage d'un point de vue esthétique qu'historique ou philosophique), voire plus récemment mythologique (méso-amérique).
bon
c'est vrai, je ne suis pas attirée par la SF, ni même par le présent. Le côté "prospective" ou "ici et maintenant, engagement et analyse", moi... J'y vis, cela me suffit. Mon rapport à l'écriture et à la création est d'une autre nature, encore que je ne m'interdise rien. Néanmoins, si je dois me pencher sur la question posée par le constat ci-dessus, je dois me référer à deux points de vue qui m'interpellent et résument - sommairement il est vrai - le mien :
"Les temps du passé ont des noms de défaillance : imparfait, passé composé." (Pascal Bonnafoux). Jolie phrase, qui nous emmène loinsi on la décortique. Oui, je suis historienne, et oui, je suis consciente que la science du passé est sans fin. Ce n'est pas le savoir du figé, c'est une quête sans fin, faite de mauvaise foi, de sources tronquées, trafiquées, ou perdues. Et le passé, imparfait et composite, est ce qu'il y a de plus intime et de plus passionnant à explorer. Bien plus à mes yeux que l'espace, le futur, l'anticipation... En regardant derrière, en cherchant à comprendre, à connaître, c'est moi que je cherche, cette conscience de soi hegelienne qui fait de moi un être double, complexe, en mouvement.
Ne perdons rien du passé. Ce n'est qu'avec le passé qu'on fait l'avenir. (Anatole France)
réflexion plus commune mais tout aussi intense.
Oui, savoir d'où l'on vient, ce qui a été, permet de construire l'avenir. Ou plutôt de l'affronter, en essayant de ne pas reproduire les égarements d'hier. C'est aussi s'interroger sur la décadence de notre course en avant.
fantasy, contexte fantastique XIXè (que personnellement je plaçais davantage d'un point de vue esthétique qu'historique ou philosophique), voire plus récemment mythologique (méso-amérique).
bon
c'est vrai, je ne suis pas attirée par la SF, ni même par le présent. Le côté "prospective" ou "ici et maintenant, engagement et analyse", moi... J'y vis, cela me suffit. Mon rapport à l'écriture et à la création est d'une autre nature, encore que je ne m'interdise rien. Néanmoins, si je dois me pencher sur la question posée par le constat ci-dessus, je dois me référer à deux points de vue qui m'interpellent et résument - sommairement il est vrai - le mien :
"Les temps du passé ont des noms de défaillance : imparfait, passé composé." (Pascal Bonnafoux). Jolie phrase, qui nous emmène loinsi on la décortique. Oui, je suis historienne, et oui, je suis consciente que la science du passé est sans fin. Ce n'est pas le savoir du figé, c'est une quête sans fin, faite de mauvaise foi, de sources tronquées, trafiquées, ou perdues. Et le passé, imparfait et composite, est ce qu'il y a de plus intime et de plus passionnant à explorer. Bien plus à mes yeux que l'espace, le futur, l'anticipation... En regardant derrière, en cherchant à comprendre, à connaître, c'est moi que je cherche, cette conscience de soi hegelienne qui fait de moi un être double, complexe, en mouvement.
Ne perdons rien du passé. Ce n'est qu'avec le passé qu'on fait l'avenir. (Anatole France)
réflexion plus commune mais tout aussi intense.
Oui, savoir d'où l'on vient, ce qui a été, permet de construire l'avenir. Ou plutôt de l'affronter, en essayant de ne pas reproduire les égarements d'hier. C'est aussi s'interroger sur la décadence de notre course en avant.
08 septembre 2007
PARUTION : LE RETOUR DE CAL DE TER
vient de paraître !!!!
Collectif P.-J. Herault
2037. Le retour de Cal de Ter
ISBN-10: 1-934543-11-X
ISBN-13: 978-1-934543-11-5
284 pages
Préface de Claire Panier-Alix
P.-J. Herault: Le secret des Loys
Olivier Deparis: Le secret de Cal de Ter
Boris Hunter: Le Continent Rouge
Olivier Lardet: Nouvelle Terre
Laurent Whale: Les humadroïdes
Jean-Marc Lofficier: L'artefact
Alain Blondelon: Le fugitif
Claire Panier-Alix: Ils l'ont !
Thierry Santander: Mauvaise rencontre
Franck Braems: Le retour des Loys
Philippe Morin: Les dieux truqués
Fred Leberre: Le venin
Laurent Million: Le fils du héros
Pierre-Alain Faramaz: Le temps des alliances
Interview avec P-.J. Herault
Dans l'espace, chacun le sait, seules les planètes bleues permettent la vie humaine. La Terre elle-même était bleue. Cette planète, énorme, était d'un bleu très dense. Elle avait tout pour donner la vie à une race humaine avec toutes les tares, toutes les monstruosités que cela comporte. Sa grande chance voulut qu'un homme intelligent, pacifique et pourtant très fort, y soit jeté, une nuit. Un rescapé de la Terre...
Cette anthologie de 14 nouvelles, centrées sur l'un des héros les plus fameux de P.-J. Herault, célèbre LE RETOUR DE CAL DE TER
ma préface, téléchargeable
commande (paypal)
ou chèques à l'ordre de HOLLYWOOD COMICS
c/o Philippe Laguerre
36 rue du Foulon
09100 Pamiers
05 septembre 2007
"La Clef des Mondes" sur Psychovision.com
Une nouvelle critique de "La Clef des Mondes" vient de tomber sur psychovision.com
ici :
avec l'annonce d'un fan club ! rien que ça ! hi hi hi...
ici :
avec l'annonce d'un fan club ! rien que ça ! hi hi hi...
23 août 2007
Rencontres d'Entraigues du 16 au 19 aout : souvenirs...
Merci à JJ Régnier pour les photos-souvenirs de ces 4 jours revigorants !
avec Joseph Altairac, Alain Huet, Raymond Milesi et Bernard Dardinier : mais de quoi parlions-nous déjà ?
des débats, des jeux (de mots), des conférences, de la rigolade : Sylvie Lainé prête à tout pour détrôner Bernard Dardinier, champion traditionnel des jeux milesiens (auxquels je ne comprends jamais rien d'ailleurs. Mais il est vrai que je suis un auteur de fantasy hi hi hi).
Raymond Milési, démoniaque, s'apprête à nous poser une de ses fameuses devinettes-contrepèteuses-SF
Notre commissaire priseur préféré, Georges Pierru, contraint de mettre en vente jusqu'à ses mythiques bretelles...
Alain le Bussy remettant le prix Infini à Emmanuelle Maia pour sa nouvelle Nadia (à paraître dans Galaxies)
avec Jeam Tag
Jeam Tag et Hugo Bellagamba (venu espionner pour préparer la convention 2008, le filou)
Jérôme Baud, G.O. émérite, qui a permi ces rencontres-retrouvailles cette année. Merci chef !
Merci à JJ Régnier pour ces photos-souvenirs de ces 4 jours revigorants !
avec Joseph Altairac, Alain Huet, Raymond Milesi et Bernard Dardinier : mais de quoi parlions-nous déjà ?
des débats, des jeux (de mots), des conférences, de la rigolade : Sylvie Lainé prête à tout pour détrôner Bernard Dardinier, champion traditionnel des jeux milesiens (auxquels je ne comprends jamais rien d'ailleurs. Mais il est vrai que je suis un auteur de fantasy hi hi hi).
Raymond Milési, démoniaque, s'apprête à nous poser une de ses fameuses devinettes-contrepèteuses-SF
Notre commissaire priseur préféré, Georges Pierru, contraint de mettre en vente jusqu'à ses mythiques bretelles...
Alain le Bussy remettant le prix Infini à Emmanuelle Maia pour sa nouvelle Nadia (à paraître dans Galaxies)
avec Jeam Tag
Jeam Tag et Hugo Bellagamba (venu espionner pour préparer la convention 2008, le filou)
Jérôme Baud, G.O. émérite, qui a permi ces rencontres-retrouvailles cette année. Merci chef !
Merci à JJ Régnier pour ces photos-souvenirs de ces 4 jours revigorants !
16 août 2007
Rencontres d'Entraigues du 16 au 19 aout
et hop ! en route pour le sud !
(affiche de Jeam Tag)
Jérôme Baud (qui a déjà organisé 2 Conventions dans le Sud de la France) s'est dévoué pour permettre aux malheureux passionnés en mal de rencontres amicales puisque cette année, la Convention s'est passée au Canada, de se retrouver pour une rencontre plus informelle, mais tout aussi tonique et festive : conférences-débat, jeux SF, stands de livres, d'éditeurs, repas en commun préparés par un traiteur, et des participants qui sont des auteurs de SF ou des "piliers" du fandom. A noter, les invités prévus : Yves Frémion, Claude Ecken, Jeam Tag...
bien entendu, j'y serai. J'ai ouï dire que le CD collector de l'opéra de SF auquel j'ai participé l'an dernier avec les autres membres de Remparts (écriture, composition et interprêtation, en hommage au roman du défunt JP Hubert, la Planète à Trois Temps) y serait...
Les rencontres d'Entraigues se dérouleront donc du 16 au 19 août 2007 au Nord d'Avignon (sortie Védène de l'A7), au lieu nommé Les Vallayans (salle), rue des Herbages, 84320 Entraigues. En TGV il faut descendre à Avignon...
(affiche de Jeam Tag)
Jérôme Baud (qui a déjà organisé 2 Conventions dans le Sud de la France) s'est dévoué pour permettre aux malheureux passionnés en mal de rencontres amicales puisque cette année, la Convention s'est passée au Canada, de se retrouver pour une rencontre plus informelle, mais tout aussi tonique et festive : conférences-débat, jeux SF, stands de livres, d'éditeurs, repas en commun préparés par un traiteur, et des participants qui sont des auteurs de SF ou des "piliers" du fandom. A noter, les invités prévus : Yves Frémion, Claude Ecken, Jeam Tag...
bien entendu, j'y serai. J'ai ouï dire que le CD collector de l'opéra de SF auquel j'ai participé l'an dernier avec les autres membres de Remparts (écriture, composition et interprêtation, en hommage au roman du défunt JP Hubert, la Planète à Trois Temps) y serait...
Les rencontres d'Entraigues se dérouleront donc du 16 au 19 août 2007 au Nord d'Avignon (sortie Védène de l'A7), au lieu nommé Les Vallayans (salle), rue des Herbages, 84320 Entraigues. En TGV il faut descendre à Avignon...
13 août 2007
Coup de gueule et mise au point
Depuis un peu plus d’un an, suite à des discussions houleuses concernant des contre-vérités et des propos insultants à l’égard des auteurs de fantasy français et de leurs éditeurs, ou à mes prises de position pour défendre Nestiveqnen, je suis la cible régulière d’insultes et de calomnies de la part d’une toute petite poignée d’internautes.
Ils sévissent sur au moins deux forums, et leurs posts sont tellement outranciers qu’ils ne méritent pas qu’on s’attarde à leur répondre. Bien que le portrait qu’on essaie de faire de moi fasse sourire ceux qui me connaissent, et intrigue ceux qui ont été amenés à me rencontrer à l’occasion de dédicaces ou de dîners, ce petit jeu perdure et devient plus pervers. Je vais donc suivre les conseils avisés de mon cercle d’amis – tous bien ancrés dans le milieu de la SFF, habitués donc à voir des types à l’ego démesuré se donner de l’importance en se défoulant sur leur clavier, bien cachés derrière un pseudo – et prendre le large pour me concentrer sur des sujets plus interessants.
J’ai déjà été amenée à ne pas renouveler mon adhésion au club PDE, qui en lui-même n’a rien à voir avec ce problème mais qui, depuis quelques temps, est miné par une partie de ces tristes sires (le féminin serait de rigueur) incapables de se remettre en question une seconde mais prompts à disséminer des rumeurs et des calomnies. Quand on n’est plus la bienvenue, inutile d’insister, et pourtant je dois dire que ces dix dernières années j’ai toujours entretenu d’excellents rapports avec le club, des rapports d’amitié et de soutien.
Par ailleurs, je vais cesser de fréquenter les forums de discussion. Je remercie d’avance les potes qui avaient l’habitude de me tenir informée de ce qui pouvait se dire, de s’abstenir dorénavant. Je connais très bien l’identité – réelle ou virtuelle – des 5 personnes qui s’amusent à cracher leur fiel, et je ne m’abaisserai pas à leur répondre, ni même à expliquer les raisons de cet acharnement façon « vendetta à la mords-moi ».
L’affection et l’estime de gens que j’admire contrebalancent largement le mépris, la condescendance et les insultes gratuites de cette poignée d’acharnés. Les deuils successifs, la douleur, et l’amour de la littérature relativisent grandement l’agacement et la bêtise humaine.
Ils sévissent sur au moins deux forums, et leurs posts sont tellement outranciers qu’ils ne méritent pas qu’on s’attarde à leur répondre. Bien que le portrait qu’on essaie de faire de moi fasse sourire ceux qui me connaissent, et intrigue ceux qui ont été amenés à me rencontrer à l’occasion de dédicaces ou de dîners, ce petit jeu perdure et devient plus pervers. Je vais donc suivre les conseils avisés de mon cercle d’amis – tous bien ancrés dans le milieu de la SFF, habitués donc à voir des types à l’ego démesuré se donner de l’importance en se défoulant sur leur clavier, bien cachés derrière un pseudo – et prendre le large pour me concentrer sur des sujets plus interessants.
J’ai déjà été amenée à ne pas renouveler mon adhésion au club PDE, qui en lui-même n’a rien à voir avec ce problème mais qui, depuis quelques temps, est miné par une partie de ces tristes sires (le féminin serait de rigueur) incapables de se remettre en question une seconde mais prompts à disséminer des rumeurs et des calomnies. Quand on n’est plus la bienvenue, inutile d’insister, et pourtant je dois dire que ces dix dernières années j’ai toujours entretenu d’excellents rapports avec le club, des rapports d’amitié et de soutien.
Par ailleurs, je vais cesser de fréquenter les forums de discussion. Je remercie d’avance les potes qui avaient l’habitude de me tenir informée de ce qui pouvait se dire, de s’abstenir dorénavant. Je connais très bien l’identité – réelle ou virtuelle – des 5 personnes qui s’amusent à cracher leur fiel, et je ne m’abaisserai pas à leur répondre, ni même à expliquer les raisons de cet acharnement façon « vendetta à la mords-moi ».
L’affection et l’estime de gens que j’admire contrebalancent largement le mépris, la condescendance et les insultes gratuites de cette poignée d’acharnés. Les deuils successifs, la douleur, et l’amour de la littérature relativisent grandement l’agacement et la bêtise humaine.
08 août 2007
Dédicaces : Sur la piste des dragons oubliés, Château de la Roche, 20 octobre 2007
FESTIVAL de la SCIENCE-FICTION et de l'IMAGINAIRE
le programme 2007
15ème édition - vendredi 19, samedi 20 et dimanche 21 octobre
Après avoir exploré la planète Mars en 2001, les Villes au bord du Futur en 2003, et les inventions des savant Fous en 2005, le Festival se lance, en 2007, sur la piste des dragons oubliés.
L'expo du Château de la Roche (près de Roanne et de St Priest la Roche)
seules seraient scénarisés les deux étages supérieurs ; le rez-de-chaussée étant consacré au salon du livre et des jeux du futur ainsi qu'à des rencontres avec les auteurs (écrivains, illustrateurs, graphistes…)…
Sur la piste des Dragons oubliés
Une exposition produite par Rhône-Alpes SF
pour le 15ème Festival, d'après l'œuvre d'Elian Black'More
Pour la première fois, le public aura enfin accès aux archives trop longtemps restées secrètes de Placide de la taupinière.
Pendant 3 jours, le Château de la Roche deviendra la résidence d'Argaïl Mac-Claymore.
Les salles du Château seront donc transformées en un véritable cabinet de curiosité.
Elles recèleront les éléments uniques qui vous permettront, tout comme Elian Black'Mor, de vous lancer sur la piste des dragons oubliés, créatures fantastiques aux noms et à l'aspect inquiétants comme le Muirdris ou le Williwaw.
Une aventure dans des paysages étranges, une expédition sans risques, à condition de s'équiper et de suivre les conseils qui vous seront prodigués au comptoir de Timoty.
Munis de tous les vaccins, passeports, autorisations légalement tamponnées et autres billets vous serez enfin initiés et prêts pour cette quête aux dragons qui hantent la littérature et le cinéma. Actuellement, tous supports confondus, c'est la Fantasy qui détient les plus gros chiffres de ventes.
C'est la première fois qu'un exposition est consacrée à l'univers si particulier d'Elian Black'More. L'auteur, avec sa compagne Carine, constituent un duo de grand talent dans tous les genres graphiques.
L'occasion, pour le Festival 2007 de valoriser les images au service d'un vrai récit.
et j'y dédicacerai les 4 volumes de la Chronique Insulaire comme il se doit : Bromatofiel à l'honneur, donc !
07 août 2007
Nostalgie et cocooning
Hier, un ami m'a offert un numéro de Mandrake que je n'avais pas. Je n'en avais pas lu depuis des lustres, et la magie a de nouveau opéré.
Et comme je suis d'humeur tristoune impropre à l'écriture, j'ai décidé de rester dans mon lit avant mon rdv de cet aprèm (argh ! résultats médicaux...) et de regarder un dvd : le voleur de Bagdad, avec Sabu, Conrad Veidt (le vilain Jaffar), John Justin (le bôôô Ahmad). On me l'a prêté. Moi je suis plutôt Ray Harryhausen ou Douglas Fairbanks... Mais il se laisse bien regarder et ma foi, quand j'ai vu l'automate du cheval volant, ça m'a rappelé quelque chose. Je l'avais vu dans ma prime jeunesse.
03 août 2007
La vie intérieure du chat
Le chat, il dort. Ses oreilles bougent légèrement, ses moustaches frissonnent.
Il veille, détendu, replié sur sa vie intérieure.
Là-bas, il n’est plus obligé de se sentir seul au monde, seul au milieu des autres.
Là-bas, il se sent à l’aise, il ne fait pas semblant. Pas besoin de chercher l’affection, de quémander un mot, un geste tendre. Là-bas, il règne. Et personne ne sait sur quoi.
Le soleil, par la fenêtre, lui chauffe les flancs.
Parfois, il s'étire, ou pose une patte possessive sur le manuscrit resté en plan. Il s'est couché dessus. Il a volé le stylo. A l'intérieur, il ronronne. Il est bien. Il a le contrôle.
Le chat, il dort. Il vit un rêve sans fin.
Il veille, détendu, replié sur sa vie intérieure.
Là-bas, il n’est plus obligé de se sentir seul au monde, seul au milieu des autres.
Là-bas, il se sent à l’aise, il ne fait pas semblant. Pas besoin de chercher l’affection, de quémander un mot, un geste tendre. Là-bas, il règne. Et personne ne sait sur quoi.
Le soleil, par la fenêtre, lui chauffe les flancs.
Parfois, il s'étire, ou pose une patte possessive sur le manuscrit resté en plan. Il s'est couché dessus. Il a volé le stylo. A l'intérieur, il ronronne. Il est bien. Il a le contrôle.
Le chat, il dort. Il vit un rêve sans fin.
02 août 2007
Les rencontres d'Entraigues, du 16 au 19/08
Jérôme Baud (qui a déjà organisé 2 Conventions dans le Sud de la France) s'est dévoué pour permettre aux malheureux passionnés en mal de rencontres amicales puisque cette année, la Convention s'est passée au Canada, de se retrouver pour une rencontre plus informelle, mais tout aussi tonique et festive : conférences-débat, jeux SF, stands de livres, d'éditeurs, repas en commun préparés par un traiteur, et des participants qui sont des auteurs de SF ou des "piliers" du fandom. A noter, les invités prévus : Yves Frémion, Claude Ecken, Jeam Tag...
bien entendu, j'y serai. J'ai ouï dire que le CD collector de l'opéra de SF auquel j'ai participé l'an dernier avec les autres membres de Remparts (écriture, composition et interprêtation, en hommage au roman du défunt JP Hubert, la Planète à Trois Temps) y serait...
Les rencontres d'Entraigues se dérouleront donc du 16 au 19 août 2007 au Nord d'Avignon (sortie Védène de l'A7), au lieu nommé Les Vallayans (salle), rue des Herbages, 84320 Entraigues. En TGV il faut descendre à Avignon, il paraît qu'on viendra nous y chercher en voiture, à condition of course de prévenir l'organisateur à temps...
Pour vous inscrire, envoyez un chèque (français) de 15 euros * à l'ordre de Jérôme Baud, lotissement Le Vénasque, 84800 L'Isle sur le Sorgue (France).
Mais on peut payer sur place, bien sûr...
renseignements et liste d'hôtels : upntATclub-internetPOINTfr
(il ya campings et hôtels à profusion dans un rayon de 5 km, notamment à Le Pontet (ZI le Tronquet Avignon Nord))
* Oui, une Convention est payante, les Rencontres d'Entraigues aussi, quoique presque trois fois moins chères. Mais il faut bien que Jérôme ait un budjet pour régler les factures diverses et variées, puisque ce genre de manifestation n'est pas un festival, n'est pas sponsorisé (même si la municipalité peut prêter la salle, par exemple).
bien entendu, j'y serai. J'ai ouï dire que le CD collector de l'opéra de SF auquel j'ai participé l'an dernier avec les autres membres de Remparts (écriture, composition et interprêtation, en hommage au roman du défunt JP Hubert, la Planète à Trois Temps) y serait...
Les rencontres d'Entraigues se dérouleront donc du 16 au 19 août 2007 au Nord d'Avignon (sortie Védène de l'A7), au lieu nommé Les Vallayans (salle), rue des Herbages, 84320 Entraigues. En TGV il faut descendre à Avignon, il paraît qu'on viendra nous y chercher en voiture, à condition of course de prévenir l'organisateur à temps...
Pour vous inscrire, envoyez un chèque (français) de 15 euros * à l'ordre de Jérôme Baud, lotissement Le Vénasque, 84800 L'Isle sur le Sorgue (France).
Mais on peut payer sur place, bien sûr...
renseignements et liste d'hôtels : upntATclub-internetPOINTfr
(il ya campings et hôtels à profusion dans un rayon de 5 km, notamment à Le Pontet (ZI le Tronquet Avignon Nord))
* Oui, une Convention est payante, les Rencontres d'Entraigues aussi, quoique presque trois fois moins chères. Mais il faut bien que Jérôme ait un budjet pour régler les factures diverses et variées, puisque ce genre de manifestation n'est pas un festival, n'est pas sponsorisé (même si la municipalité peut prêter la salle, par exemple).
24 juillet 2007
PRIX MERLIN 2007
Les résultats du premier tour du prix Merlin sont maintenant connus, les
heureux élus sont donc:
Dans la catégorie roman:
-Sire Cédric, Angemort, éditions Nuit d'avril
-CROS Anaïs, Les Lunes de sang, éditions Nestiveqnen
-BOUSQUET Charlotte, Les Arcanes du jugement (Le cœur d'Aramantha 3),
éditions Nestiveqnen
-DARNAUDET François, Le Papyrus de Venise, éditions Nestiveqnen
-DELSE Irène, L'Héritier du tigre (Shalinka, tome 1), éditions Le navire en
pleine ville
Et dans la catégorie nouvelle:
-BOUSQUET Charlotte, Lune de sang, dans Faeries 21, Nestiveqnen
-BIDCHIREN Olivier, Parole silencieuse, dans Dans l'antre des esprits, Nuit
d'avril
-AMSHANI Willy, Peur au ventre, dans AOC 5, Club Présences d'Esprits
-SILHOL Léa, Le Rêve en la cité, dans Elric et la porte des mondes, Fleuve
noir
-VALLS DE GOMIS Estelle, Circé et la Malédiction du Déméter, dans Le Cabaret
vert, Nuit d'avril
vous pouvez dès maintenant et jusqu'au 30 septembre voter
pour votre roman et/ou nouvelle favori(te)!
=> http://presences-d-esprits.com/prix-merlin/
heureux élus sont donc:
Dans la catégorie roman:
-Sire Cédric, Angemort, éditions Nuit d'avril
-CROS Anaïs, Les Lunes de sang, éditions Nestiveqnen
-BOUSQUET Charlotte, Les Arcanes du jugement (Le cœur d'Aramantha 3),
éditions Nestiveqnen
-DARNAUDET François, Le Papyrus de Venise, éditions Nestiveqnen
-DELSE Irène, L'Héritier du tigre (Shalinka, tome 1), éditions Le navire en
pleine ville
Et dans la catégorie nouvelle:
-BOUSQUET Charlotte, Lune de sang, dans Faeries 21, Nestiveqnen
-BIDCHIREN Olivier, Parole silencieuse, dans Dans l'antre des esprits, Nuit
d'avril
-AMSHANI Willy, Peur au ventre, dans AOC 5, Club Présences d'Esprits
-SILHOL Léa, Le Rêve en la cité, dans Elric et la porte des mondes, Fleuve
noir
-VALLS DE GOMIS Estelle, Circé et la Malédiction du Déméter, dans Le Cabaret
vert, Nuit d'avril
vous pouvez dès maintenant et jusqu'au 30 septembre voter
pour votre roman et/ou nouvelle favori(te)!
=> http://presences-d-esprits.com/prix-merlin/
22 juillet 2007
EN SELLE !
Aujourd'hui je suis contente car j'ai bien avancé dans le scénario de mon prochain roman. Je n'arrive toujours pas à me remettre à Sang d'Irah 2, resté en chantier depuis l'année dernière. Il manque tout au plus 3 chapitres, et de menus aménagements pas endroits. Tout cela est marqué, précisé, post-ité sur le manuscrit, mais rien à faire.
Par contre, maintenant que Les songes de Tulà sont bouclés, je suis décidée à me mettre enfin sérieusement à ce vieux projet de roman fantastique hommage aux romans populaires du 19e, situé à Paris. L'histoire avance bien, les personnages prennent forme, et la doc accumulée ces dernières années commence à se décanter. Je vois ce dont je vais pouvoir me servir, et ce qui sera too much. J'ai de la matière...
Si je garde le rythme, le scénario sera terminé pour la rentrée, et je pourrai l'écrire tranquillement au cours de l'année, ce qui me fera un bien fou car je rêve de m'y immerger depuis des années, dans cette histoire. L'idée était déjà présente à l'époque du Roi Repenti. La petite fille avec sa boule à neige de 1880 qui se balladait dans la chronique insulaire, et qui cloturait la saga en était sans doute l'amorce...
Bien sûr, cela sousentend que je ne me laisse pas (plus) déconcentrer par des débats et des polémiques stériles, des états d'âmes familiaux vains (quand on ne peut rien changer, autant ne pas envenimer) et un hygiène de vie plus salutaire pour ma santé...
Mais bon, c'est comme les bonnes résolutions de janvier, celles de juillet...
Par contre, maintenant que Les songes de Tulà sont bouclés, je suis décidée à me mettre enfin sérieusement à ce vieux projet de roman fantastique hommage aux romans populaires du 19e, situé à Paris. L'histoire avance bien, les personnages prennent forme, et la doc accumulée ces dernières années commence à se décanter. Je vois ce dont je vais pouvoir me servir, et ce qui sera too much. J'ai de la matière...
Si je garde le rythme, le scénario sera terminé pour la rentrée, et je pourrai l'écrire tranquillement au cours de l'année, ce qui me fera un bien fou car je rêve de m'y immerger depuis des années, dans cette histoire. L'idée était déjà présente à l'époque du Roi Repenti. La petite fille avec sa boule à neige de 1880 qui se balladait dans la chronique insulaire, et qui cloturait la saga en était sans doute l'amorce...
Bien sûr, cela sousentend que je ne me laisse pas (plus) déconcentrer par des débats et des polémiques stériles, des états d'âmes familiaux vains (quand on ne peut rien changer, autant ne pas envenimer) et un hygiène de vie plus salutaire pour ma santé...
Mais bon, c'est comme les bonnes résolutions de janvier, celles de juillet...
20 juillet 2007
Les songes de Tulà : mise à jour du site
je viens de commencer la mise à jour de mon site, avec une page - provisoire - concernant "Les songes de Tulà".
http://panieralix.free.fr/accueil.html
http://panieralix.free.fr/accueil.html
07 juillet 2007
01 juillet 2007
30 juin 2007
à paraître cet automne...
Cet automne sortira aux éditions Rivière Blanche une anthologie consacrée à la série mythique de mon ami P-J Hérault, la saga de Cal de Ter (Fleuve Noir Anticipation : toutes les infos sur http://users.skynet.be/vaha-ma-planete/PJCALDETER.htm
Philippe Ward m'a demandé d'en écrire la préface.
J'ai aussi offert une courte nouvelle qui figurera peut-être au sommaire...
(PJ Herault et son prix Cyrano (signé Caza) couronnant son oeuvre)
(de gauche à droite : PJ Hérault, Alain LeBussy et moi-même)
(Mon frère Bruno-François, grand fan et lecteur de PJ de la première heure, et moi-même, faisant découvrir la couv du livre à la prochaine génération des Cal-Maniacs)
Philippe Ward m'a demandé d'en écrire la préface.
J'ai aussi offert une courte nouvelle qui figurera peut-être au sommaire...
(PJ Herault et son prix Cyrano (signé Caza) couronnant son oeuvre)
(de gauche à droite : PJ Hérault, Alain LeBussy et moi-même)
(Mon frère Bruno-François, grand fan et lecteur de PJ de la première heure, et moi-même, faisant découvrir la couv du livre à la prochaine génération des Cal-Maniacs)
27 juin 2007
ROYAUMES PERDUS, nouvelle collection fantasy jeunesse chez Mango
Après une longue absence pour raison de santé et de boulot monstre, me voici de retour.
La première fournée de la collection dans laquelle paraîtra mon roman Les songes de Tulà (Mars 2008) sortira en septembre prochain.
"Edito Xavier Mauméjean
Parlons de ce qui n’existait pas…
Une collection de romans qui serait dédiée à l’imaginaire du monde entier. C'est-à-dire aux contes et légendes qui forment le merveilleux de toutes les cultures. Parce que cet imaginaire appartient à chacun, nous voulons le mettre à la disposition des lecteurs. Avant tout des plus jeunes, puisqu’ils en sont les héritiers. Cela, afin que les récits d’hier permettent aujourd’hui de se préparer à demain. Car les mythes sont éternels et façonnent nos esprits à tout âge.
Nous voulons des histoires qui embarquent vers l’ailleurs, tout en permettant de mieux comprendre ce qui se passe ici et maintenant. Des récits épiques et solidement documentés, qui offrent l’occasion de se distraire en apprenant, de réfléchir en s’évadant. D’authentiques créations, en somme, qui s’appuient sur des connaissances exactes. Pour revisiter la Grèce antique, les sagas nordiques, la Rome conquérante ou les ténèbres médiévales, nous avons fait appel à des auteurs français. Des plumes confirmées de la Fantasy, mais aussi de nouveaux talents que nous souhaitons faire découvrir. Ils vous feront traverser l’ancienne Chine et frémir à l’ombre des pyramides mayas. Ensemble, ces romans composeront une carte qui vous mènera jusqu’à des trésors cachés.
Maintenant, cette collection existe.
Elle se nomme Royaumes Perdus."
Bon, évidemment, je n'ai pas l'habitude des collections jeunesse, et je ne suis pas très enthousiaste côté couvertures. Néanmoins, je reconnais qu'elles ne s'adressent pas à mon public habituel, et que les 11 ans seront sans doute attirés par ce visuel. Je croise les doigts pour mon Quetzalcoatl..........
01 juin 2007
Dédicaces : Festival de Vendôme, 23 juin
Prochains rendez-vous avec des lecteurs :
FESTIVAL DE L’IMAGINAIRE de VENDOME
2ème EDITION
Exposition :
- Du 18 au 30 juin, exposition des œuvres de Philippe Caza à la bibliothèque de Vendôme, parc Ronsard
Cinéma :
- Vendredi 22 juin, 14 h, projection du film Gandahar de René Laloux, dessins de Ph. Caza, au cinéma Le Ronsard de Vendôme (entrée 3 €)
- Vendredi 22 juin, 20h, projection du film Le labyrinthe de Pan (3 Oscars) de Guillermo del Toro, en version originale (espagnol) au cinéma Le Ronsard de Vendôme (entrée 3 €)
Conférence :
- Vendredi 22 juin, 20h30, conférence sur les risques climatiques entre Didier Paillard, climatologue au CEA et Elsa Cortijo, climatologue au CNRS, Philippe Caza, et Jean-Marc Ligny, à la Salle des Fêtes de Fréteval - Entrée gratuite
Dédicaces :
- Samedi 23 juin de 10h à 19h, dédicaces, rencontres et jeux avec une vingtaine d’invités écrivains et illustrateurs sous le marché couvert de Vendôme - Entrée gratuite
Ecrivains :
- Olivier Bidchiren
- Pierre Bordage
- Fabien Clavel
- Thomas Day
- Sylvie Denis
- Pierre Dubois
- Mélanie Fazi
- Hervé Jubert
- Jean-Marc Ligny
- Claire Panier-Alix
- Michel Robert
- Magali Ségura
- Roland Wagner
- Erik Wietzel
Illustrateurs :
- Fabrice Angleraud
- Philippe Caza
- Nicolas Guénet
- Eric Lambert
- Li An
- Manchu
- Solmon
Spectacle :
- Samedi 23 juin, 20h30, Histoires de fées : contes et histoires par Pierre Dubois, elficologue aux Greniers de l’Abbaye de Vendôme. Entrée gratuite.
FESTIVAL DE L’IMAGINAIRE de VENDOME
2ème EDITION
Exposition :
- Du 18 au 30 juin, exposition des œuvres de Philippe Caza à la bibliothèque de Vendôme, parc Ronsard
Cinéma :
- Vendredi 22 juin, 14 h, projection du film Gandahar de René Laloux, dessins de Ph. Caza, au cinéma Le Ronsard de Vendôme (entrée 3 €)
- Vendredi 22 juin, 20h, projection du film Le labyrinthe de Pan (3 Oscars) de Guillermo del Toro, en version originale (espagnol) au cinéma Le Ronsard de Vendôme (entrée 3 €)
Conférence :
- Vendredi 22 juin, 20h30, conférence sur les risques climatiques entre Didier Paillard, climatologue au CEA et Elsa Cortijo, climatologue au CNRS, Philippe Caza, et Jean-Marc Ligny, à la Salle des Fêtes de Fréteval - Entrée gratuite
Dédicaces :
- Samedi 23 juin de 10h à 19h, dédicaces, rencontres et jeux avec une vingtaine d’invités écrivains et illustrateurs sous le marché couvert de Vendôme - Entrée gratuite
Ecrivains :
- Olivier Bidchiren
- Pierre Bordage
- Fabien Clavel
- Thomas Day
- Sylvie Denis
- Pierre Dubois
- Mélanie Fazi
- Hervé Jubert
- Jean-Marc Ligny
- Claire Panier-Alix
- Michel Robert
- Magali Ségura
- Roland Wagner
- Erik Wietzel
Illustrateurs :
- Fabrice Angleraud
- Philippe Caza
- Nicolas Guénet
- Eric Lambert
- Li An
- Manchu
- Solmon
Spectacle :
- Samedi 23 juin, 20h30, Histoires de fées : contes et histoires par Pierre Dubois, elficologue aux Greniers de l’Abbaye de Vendôme. Entrée gratuite.
15 mai 2007
SANG D'IRAH 2 : C'est reparti mon kiki !
Et hop ! manuscrit maya imprimé/posté, il est temps de revenir à celui que j'ai laissé en chantier depuis le mois d'octobre : le dernier volet des chroniques insulaires, Sang d'Irah 2 : "L'étendard en lambeaux".
Avec ces 8 mois de recul (bien remplis puisqu'en plus de ce roman jeunesse, j'ai écrit une préface et une nouvelle SF pour les éditions Rivière Blanche, participé à une autre préface, fait un peu de politique, survécu à un deuil (mais ce n'est pas gagné, heureusement qu'il y a l'écriture et les amis)), je sens que je vais pouvoir en venir à bout plus sereinement (c'est là qu'elle croise les doigts dans le dos, crache par terre et jète une poignée de sel par dessus son épaule).
Au programme ces deux prochaines semaines : une relecture attentive du manuscrit et des notes laissés en plan (façon de parler). Débroussaillage et corrections. A froid, je vais pouvoir vérifier les lignes de force et je pense être en mesure, maintenant, de trouver ce qui me bloquait l'été dernier.
L'avantage, c'est que ça va aussi me permettre de prendre le recul nécessaire par rapport aux Songes de Tulà, en lecture chez mon éditeur, pour être prête le moment venu pour les corrections et éventuels remaniements.
yeah...! (fait craquer ses jointures...)
mais avant tout ça, un break salvateur et bien mérité : jeudi, c'est férié, et c'est la visite traditionnelle chez les bouquinistes et vide-greniers ! ce sera aussi la remise non moins traditionnelle de mon manuscrit maya à mon lecteur-test préféré : suspense suspense...
Avec ces 8 mois de recul (bien remplis puisqu'en plus de ce roman jeunesse, j'ai écrit une préface et une nouvelle SF pour les éditions Rivière Blanche, participé à une autre préface, fait un peu de politique, survécu à un deuil (mais ce n'est pas gagné, heureusement qu'il y a l'écriture et les amis)), je sens que je vais pouvoir en venir à bout plus sereinement (c'est là qu'elle croise les doigts dans le dos, crache par terre et jète une poignée de sel par dessus son épaule).
Au programme ces deux prochaines semaines : une relecture attentive du manuscrit et des notes laissés en plan (façon de parler). Débroussaillage et corrections. A froid, je vais pouvoir vérifier les lignes de force et je pense être en mesure, maintenant, de trouver ce qui me bloquait l'été dernier.
L'avantage, c'est que ça va aussi me permettre de prendre le recul nécessaire par rapport aux Songes de Tulà, en lecture chez mon éditeur, pour être prête le moment venu pour les corrections et éventuels remaniements.
yeah...! (fait craquer ses jointures...)
mais avant tout ça, un break salvateur et bien mérité : jeudi, c'est férié, et c'est la visite traditionnelle chez les bouquinistes et vide-greniers ! ce sera aussi la remise non moins traditionnelle de mon manuscrit maya à mon lecteur-test préféré : suspense suspense...
12 mai 2007
Critique de Sang d'Irah
compte-rendu de lecture paru sur le blog "Plume Sauvage" :
Encore un roman rapporté de ma virée parisienne qui m'a rendue insomniaque. Pourtant, peu après son achat, on a essayé de me faire peur en me disant que plusieurs personnes n'étaient pas parvenues à lire cette auteur. C'est là qu'on se rend qu'on que d'une personne à une autre, l'approche d'un ouvrage peut vraiment varier à 180 °.
Car j'ai adoré le style, tout simplement !
"Sang d'Irah" est une superbe fresque, très prenante, avec des personnes aux destinées et aux caractères impressionnants, finements retranscrits. Pas de bons ou de méchants ici, rien de manichéens et c'est bien ce qui me plait. Même dans leurs pires actes, les personnages ont leurs raisons d'agir, tour à tour émouvants, pathétiques, convaincants, passionnés, autant de destins qui se percutent pour le meilleur et le pire, plongeant parfois les êtres qui leurs sont le plus chers au bord de la folie ou de la mort. Sans même parler des véritables chocs culturels, par exemple lors de l'apparition de Nicolas, puis de son retour avec des idées 'modernes' qui ne peuvent trouver échos à Nopalep, île hors de l'espace et du temps qui n'a pas évolué depuis des siècles. C'est bien ce que nous décrit l'auteur, une île continent qui sort de son inertie, ce qui entraîne la chûte prévisible de civilisations entières. Elle a superbement rendu, à mon avis, la mélancolie de ces personnages qui prennent conscience qu'avec leur fin c'est un mode entier de croyances et de coutumes qui périclyte.
Et au milieu il reste Duncan, droit et entier, homme d'un autre âge qui pousse l'admiration même chez ses ennemis.
J'ai eu une chance énorme, pouvoir parler de ce livre avec son auteur après l'avoir lu, sur le forum Littérature Fantastique. D'ailleurs, je ne me suis pas cassée la tête, cet article est ni plus ni moins mon ressenti "à chaud" de ce que j'y avais décrit (je suis une feignasse, je vous l'ai déjà dit !).
J'avais donc ajouté une note pour l'auteur sur le forum, dans laquelle j'avouais que je ne savais que répondre à la question posée en dédicace sur le roman lors du salon du livre de Paris... La question était tout simplement de savoir quel serait mon personnage préféré... et si je me retrouverais dans la reine Maryanor.
J'avoue que le personnage de Sail est particulièrement "grand", se dépassant et se consumant par amour des siens, mais tous sont si bien cernés que j'ai éprouvé un réel plaisir à les suivre, même lorsque leurs décisions étaient réellement contestables. Tous ont leurs forces et leurs faiblesses, ce qui les rend à la fois attachants et répugnants. Une belle galerie de personnages !
Je découvre cette auteur donc je ne m'avancerai pas sur ses autres romans. Ca m'a quand même fait une drôle d'impression d'arriver à la fin et de découvrir qu'une suite est prévue, car c'est déjà un roman très dense (je ne suis pas amateur de multilogies). Ce qui est très agréable c'est que l'auteur ne coupe pas la lecture, du genre "à suivre" en plein milieu d'une action. Elle a traité son livre comme un one-shot, ce qui est très respectueux des lecteurs, tout en mettant en place la génération suivante, donc évidemment, pour ceux qui ont aimé, ça met l'eau à la bouche...
Bon, j'ai beaucoup causé là, mais j'imagine Sieglind ou Adu me tomber dessus en me disant "c'est bien mais... ça parle de quoi ?"
Au tout départ, le Prince chevalier Duncan d'Irah rend visite à sa très jeune fiancée la reine Maryanor (alliance politique décidée quand elle était au berceau, mais qui à la grande surprise de tout le monde s'est changée en une véritable passion, arrête de glousser Sieglind, oui on se doute que ce n'est pas une visite de courtoisie).
Le Prince est dans une position délicate car ce mariage peut permettre au royaume de sa douce d'absorber le sien, il a donc déjà pris ses précautions de ce côté. Du coup il sait que cette alliance n'est plus aussi avantageuse aux yeux des dirigeants du royaume de Nicée.
Il a cependant confiance en se rendant auprès de sa dulcinée à sa demande. Mais il déchante car elle a quelque chose de terrible à lui apprendre (de préférence en public devant l'ensemble des pontes du royaume, merci l'humiliation). Car la Reine est aussi la grande prêtresse de Soral, dont le culte règne sur le royaume de Nicée, et le Kassapu (prêtre) de ce culte est parvenu à la convaincre qu'elle devait annuler ses fiançailles pour réaliser le Grand Partage avec le roi Sail, véritable homme-Dieu d'Orkaz, contrée désertique du sud qui s'est allié aux Trolls Lycanthropes du nord dans l'espoir de pouvoir récupérer eaux et terres arables. Le Grand Partage est une cérémonie qui a permis aux Reines, sur des générations, de plier à leur volonté des hommes pour absorber leur peuple et leurs terres en évitant les conflits armés. Mais cette pratique n'a plus eu lieu depuis très longtemps car elle est assez "politiquement incorrecte" (lisez le livre pour avoir les détails !).
Cette décision va avoir des conséquences terribles. Duncan, décidé à rester fidèle à son lien de vassalité, va lui-même livrer le roi Sail à Maryanor, mais cette dernière va suivre son idée et réaliser le Grand Partage malgré tout. Ce que Duncan ne voit pas, c'est que la jeune Reine vit en réalité dans la peur, qu'elle est beaucoup plus solitaire et fragile qu'il n'y parait. Ce qu'elle va faire et subir au cour de la cérémonie et dans les mois qui vont la suivre sera lourd de conséquences...
Ceci n'est que le tout début du roman et je n'en dirai pas plus !
La superbe couverture est signée Luis Royo, elle est à tomber, n'est-ce pas ? Il y a des auteurs qui ont de la chance !
c'est sur http://www.plumes-sauvages.net/article-10354469-6.html#anchorComment (cliquez sur le titre...)
10 mai 2007
Les songes de Tulà : FINI !
J'ai mis le point final c'te nuit. Ouf ! délais et taille tenus... Quel marathon !
05 mai 2007
INTERVIEW : Phenix Mag 14
Phénix Mag n°14 est maintenant en ligne avec ma dernière interview en date.
Avec des entretiens de :
Lucie Chenu
Nicolas Cluzeau
Mélanie Fazi
Alexander Irvine
Serge Lehman
Philip Le Roy
Alexis Lorens
Emmanuelle Maïa
Claire Panier-Alix
Virginia Schilli
Erik Wietzel
téléchargeable sur :
http://www.phenixweb.net/Numero-14
04 mai 2007
APPEL D'AIR, suite...
Je vous engage à lire le très beau texte d'Hugo Bellagamba. Il conclut très bien les cauchemars et inquiétudes que nous avons exprimées dans les textes qui le précèdent... et à 2 jours du scrutin, avec l'ultime offensive des sondages dont on sait qu'ils sont en train de donner des consignes de vote aux indécis, ce texte est carrément visionnaire.
Claire, très mal à l'aise.
PS : la liste des auteurs qui ont signé l'appel est en train de se rallonger, car quelques uns se sont ralliés à nous depuis le début de la semaine. Voici la liste à jour aux dernières nouvelles
Appel signé par Joseph Altairac, Ayerdhal, Stéphane Beauverger, Ugo Bellagamba, Francis Berthelot, Georges Bornand, Jean-Daniel Brèque, Lucie Chenu, Fabrice Colin, Sylvie Denis, Alain Damasio, Catherine Dufour, Gilles Dumay, Jean-Claude Dunyach, Claude Ecken, Mélanie Fazi, Jean-Pierre Fontana, Denis Guiot, Thomas Hervet, Nathalie Labrousse-Marchau, Sylvie Lainé, Claude Leroux, Licorne, Lise N., Jean-Marc Ligny, Claude Marnier, Michel Pagel, Claire Panier-Alix, Olivier Paquet, Laurent Queyssi, André-François Ruaud, Simon Sanahujas, Roland C. Wagner, Vincent Wahl, Joëlle Wintrebert… et raturé par nos dissidents Serge Lehman et Patrick Eris
18- LE SUICIDE DE LA DEMOCRATIE
Ugo Bellagamba
Quand je suis entrée dans la pièce, tous les régimes étaient déjà là. Les
prières le disputaient aux sanglots ; les unes étaient-elles plus sincères que
les autres, il était trop tôt pour en juger. Toujours est-il que la plupart des
régimes m’ignorèrent comme ils l’avaient toujours fait. Leur mépris ne me
touchait plus depuis longtemps. Même le sourire narquois de cette salope
de ploutocratie me laissa de marbre. Ma tristesse que je n’avais l’intention
de prouver à quiconque, occultait tout.
C’est la monarchie qui vint à moi. Sa souffrance ne semblait pas feinte. Elle
me prit dans ses bras, je la laissai faire. Elle avait toujours été un peu
absolue dans ses émois. Je l’aimais bien pour cela.
« Il ne manquait que toi. Viens. »
M’ouvrant la voie entre la tyrannie et l’aristocratie qui, une fois encore, se
disputaient en toute indécence, elle m’amena jusqu’à la gisante, que l’on
avait drapée dans la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen.
Ainsi, figée dans ses valeurs tutélaires, elle semblait presque… parfaite.
« Qui aurait pu croire qu’elle en arriverait là ? » me dit, à voix basse, la
monarchie.
Moi.
J’ai toujours su que la démocratie finirait ainsi. Qu’elle se donnerait la mort.
Tous les autres régimes, eux, vivent et meurent, emportés les uns sur les
autres dans le grand cycle de la dégénérescence. Elle haïssait
l’Anacyclosis. Jamais elle n’aurait supporté cette fin lente, sans grâce. Nous
en avions parlé maintes fois.
« Comment s’est-elle… », demandai-je, sans pouvoir finir ma phrase.
La monarchie eut un frisson.
« Elle s’est servie de l’arme la plus puissante dont elle disposait. »
Je levai le regard au-dessus de la gisante : l’arme était là, encore
dégoûtante du sang qu’elle avait versé.
« Le suffrage universel… », murmurai-je.
- Direct, précisa la monarchie.
- En plein cœur ?
- Oui. Jusqu’à la garde.
- En seul tour de scrutin. ». Ma voix mourut.
Les monarchies censitaires et parlementaires qui s’étaient approchées pour
épier notre conversation, s’étreignirent avec force : « quelle histoire, quelle
folie ». D’un regard dur, la monarchie absolue les balaya plus loin.
« Qui prononcera l’hommage ? »
La monarchie ne me répondit pas, elle se contenta de pointer l’Autel du
doigt : avec force gestuelle affectée, le Principat rassemblait ses papiers,
préparait sa voix.
C’était plus que je ne pouvais en supporter. Je tournai le dos à la gisante
et, sous le poids des régimes interloqués, me dirigeai vers la porte. La
monarchie absolue ne tenta pas de me retenir. Elle avait compris, je
pense.
J’ai fui le cadavre de la Démocratie, dont je me sentais pourtant si proche.
Après tout, un régime si parfait qu’il ne convenait presque pas à des
hommes, un régime si empreint d’idéal, était-il si différent de moi ?
Une fois encore, j’étais seule, Utopie noyée d’ombres.
01 mai 2007
BONHEUR : Bienvenue petit bout !
APPEL D'AIR : DES ECRIVAINS DE MAUVAIS GENRE SE MOBILISENT...
je remercie au passage une certaine auteure jeunesse avec qui j'ai eu des mots et qui m'a inscrite sur une liste de diffusion sarkosyste pour m'emm... Ce fut très instructif, de savoir qu'elle y était et de connerie liberticide en général.
Lors des dernières élections j'avais participé au collectif contre l'extrême-droite, il est donc naturel que je participe à ce mouvement de grande inquiètude...
et, fidèle à mon Cyrano : «Mais on ne se bat pas dans l'espoir du succès ! Non, non c'est bien plus beau lorsque c’est inutile !» [ Edmond Rostand ] en tout cas la gueule de bois, je l'aime bien quand c'est moi qui ai choisi le vin et les convives.
APPEL D’AIR
Les écrivains des mauvais genres s’engagent contre Sarkozy
1. Petit précis de génétique-fiction
Grâce à un présidentiable en Zébulition, nous venons d'apprendre qu'un certain nombre de traits singuliers, tels que l'homosexualité ou la pulsion suicidaire, sont dus à des facteurs génétiques. Voilà enfin clairement tranché - et cela sans attribuer un euro de plus à la recherche scientifique - un débat qui occupe psychologues et biologistes depuis des siècles.
Nul doute qu'on puisse ranger prochainement dans la même catégorie :
- les particularités sexuelles
- les déviances gustatives
- les perversions musicales
- le doute scientifique
- les croyances individuelles
- toute contestation de la norme
A partir de là, cependant, plusieurs questions se posent :
- remplacer l'écoute et la réflexion par le martèlement de (contre)vérités arbitraires, est-ce génétique ?
- être notoirement atteint de paranoïa sécuritaire, est-ce génétique ?
- souffler le chaud et l'effroi sur les "bons citoyens" de manière à se hisser au pouvoir, est-ce génétique ?
- employer la violence pour mater une colère qu'on a engendrée par des propos méprisants, est-ce génétique ?
- être monté sur ressorts et bondir d'une chaîne télé à une autre en changeant d'avis comme de casquette, est-ce génétique ?
- sortir son revolver, son fusil à limoger ou sa guillotine à crédits lorsqu'on vous parle de culture, est-ce génétique ?
- compenser la petitesse de sa taille par la démesure de son ambition (Staline mesurait 1m60 ; et son chef de la police, Iejov, 1m 54), est-ce génétique ?
Nous verrons si les cinq années à venir nous apportent là-dessus des réponses définitives.
Francis Berthelot
2. AFP 18/1/2010 - Chomeurs : Seconde génération
Notre Président vient de dévoiler les résultats d'une étude menée à sa demande par le Groupe d'Etudes Scientifiques pour le Traitement Anticipatif et la Protection de l'Ordre.
D'après cette étude, le chômage présente toutes les caractéristiques d'un caractère génétique — il se révèle en tout cas transmissible.
Depuis l'interdiction officielle du chômage pendant plus de 6 mois consécutifs, et la suppression du statut d'intermittent du spectacle, statuts déclaré illégaux et non conformes à l'ordre public, l'ANPE comptabilise encore 6 % de chômeurs irréductibles qui, au vu de la durée actuelle des procédures pénales, n'ont pas encore fait l'objet de poursuites judiciaires. Dans le même temps, l'INSEE en comptabilise 34% dans une étude qui vient d'être rendue publique, 17 mois après sa réalisation.
L'étude porte sur les enfants de ces chômeurs et a été menée rétroactivement sur 5 ans - elle révèle qu'ils sont à la fois de mauvais consommateurs (budget argent de poche inférieur de 30 % au budget moyen dans la même tranche d'âge), de piètres entrepreneurs (leurs futurs employeurs seront moins concurrentiels au plan international), et surtout qu'ils ont beaucoup plus de chances que les enfants issus d'individus sains de devenir chômeurs à leur tour. L'étude recommande la stérilisation des chômeurs de longue durée (sans distinction de sexe), ou, à défaut, l'interdiction pour eux d'avoir plus d'un enfant par foyer - ceci dans l'intérêt même des enfants, et afin que tous les enfants de France puissent être élevés dans des conditions décentes, en bénéficiant d'une couverture sociale.
Sylvie Lainé
3. Onomastique
Ne perdons pas de vue la détermination onomastique.
Car on a beau retourner le problème dans tous les sens, il persiste à se poser.
Koryasz : pas forcément
Rakoszy : vampire
Yskaroz : traître célèbre
Sarkozy : dangereux
Jean-Daniel Brèque
4. BOUYGARDÈRE SA
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Catherine Dufour
5. Pour une démocratie plus propre, des élections modernes !
Le Nouveau Gouvernement (www.sarko.gouv.com)
communique :
Pour une démocratie plus propre,
Des élections modernes !
Cher(e)s concitoyen(ne)s,
Comme vous le savez, le nouveau système de vote électronique a été mis en place. Ce système possède l’immense avantage qu’il n’y a plus besoin de sortir de chez soi pour aller voter. Il suffit de se rendre d’un simple clic sur le site www.sarko.gouv.com, rubrique élections, d’entrer son code d’accès* et de cocher le candidat de son choix parmi la liste proposée ! Rien de plus simple !
Nous rappelons que ce nouveau système de vote remplace l’ancien (urnes et bureaux de vote) qui aura disparu le mois prochain. Aussi n’oubliez pas de vous inscrire dès maintenant !
* Le code d’accès vous sera envoyé par e-mail sur simple demande, après vérification de vos données personnelles. Nous rappelons que pour obtenir ce code, il vous faut justifier de :
• Une connexion Internet haut débit
• Un certificat de travail
• Un salaire régulier
• Un compte bancaire positif
• Un domicile fixe depuis 5 ans minimum
• La nationalité française depuis 3 générations minimum
• Un casier judiciaire vierge depuis 5 ans (amendes et infractions comprises)
• Un certificat de santé (physique et mentale) satisfaisant
• Un génome sain
• Un bilan moral (consommation, fréquentations, opinions, etc) positif
• En outre, toute personne ayant fait l’objet d’un contrôle d’identité dans le cadre de troubles de l’ordre public aura son code d’accès effacé par mesure préventive, et devra faire une demande justifiée de son rétablissement à la préfecture.
Vous n’avez aucun justificatif à fournir. Le simple envoi de votre e-mail nous permet de contrôler toutes ces données. À bientôt sur www.sarko.gouv.com !
Jean-Marc Ligny
6 - 1er Mai 2010 : "Succès de la journée de l'identité nationale." déclare le ministre
C'est avec joie que nous constatons que nos concitoyens ont participé massivement à cette journée destinée à resserrer le lien social.
Les données informatiques recueillies grâce aux puces RFID et fournies, conformément à la loi sur la confiance dans l'économie numérique du 21 juin 2004 et ses décrets d'application de 2008, aussi bien par les supermarchés et les sites en ligne confirment que nos concitoyens ont massivement acheté des produits célébrant l'identité de la France et confectionné des plats de nos régions pour le pique-nique national qui leur était proposé.
Les rares trublions ayant organisé des pique-nique de la "gastronomie multicolore" afin de célébrer leurs liens avec leurs ancêtres immigrés non-choisis, ont été arrêtés et jugés en comparution immédiate pour "atteinte à l'identité nationale".
La journée sera reconduite l'année prochaine, et nous savons que nos concitoyens se feront un devoir et un plaisir de montrer qu'ils partagent la même idée de la France et du mode de vie Français.
Sylvie Denis
Texte sous licence Creative Commons by-nc-nd 2.0.
7. Souches rabougries sur la pente droite de la scène
Le hérisson dans le jardin médiatique transpirait des épines et dégageait une odeur de soupçon. Le vieil arbre ramassait les derniers rouages de son labeur mécanique en brandissant sa carte tachée d’une cravache et d’un col blanc. De jeunes pousses, les synapses colorées de promesses flexibles, s’entre-dévoraient. Nous étions nous alors quelque part au-dessus du pays, quelque part au niveau de la terre, lardant nos membres abîmés de banderoles terrifiantes, suivant la trace délébile de nos fusées embarrassées. Les portails majestueux, qui ne comptaient plus depuis longtemps, évaluaient la qualité de l’horizon sur leurs vernis.
Lise N.
8. Sécurité/Impunité (scène vécue à venir)
9h05. Porte de Bagnolet. Signe de la main. Stop. Jolie nana, miam. Elle se gare. Obéissante, miam, miam. Elle baisse sa culotte vitre. J'approche lentement :
— Elle va me donner les papiers du véhicule.
Trouille dans ses yeux. Elle est encore plus mignonne, vraiment. Tu ne sais pas encore précisément ce qui t'attend, pas vrai ma belle ? J'adore. Vraiment. Tour de sa bagnole, la main sur la bite matraque. T'as rien à te reprocher ? Je vais trouver. T'es pressée ? Je te garderai tant que je veux. Tant que je ne te rendrai pas ton permis, tu es à moi. Tant que je le voudrai, tu es à moi. J'ai fini mon tour. J'ai trouvé. Tu es à moi.
— Allez, elle va me faire un petit sourire, et j'oublie l'amende, pas vrai ?
— quelle amende ?
— Votre vignette d'assurance, là, pas à jour.
— Mais je l'ai.
— Elle doit être bien visible sur le pare-brise. C'est pas bien, tss, tss, tss.
Je bande souris. Tu es pressée ? T'as des gosses ? Un mec ? T'aimes te faire reluire, ma belle ? Tu resteras garée, ici, à mes pieds, tant que je le désire. J'y ai droit.
— Allez, un petit sourire gentil au policier, et elle repart libre comme l'air. C'est pas si dur, d'obéir, si ?
Elle obéit, la conne. Elle a compris. Je souris bande. Jolie bouche.
— Circulez ! »
Elle démarre et disparaît. Furieuse et soumise. J'aime bien aussi quand elles protestent. Elles finissent par chialer autant, mais devant moi. Demain, la semaine prochaine, dans un mois, je les ferai sortir de la voiture. Marcher un peu. J'adore.
9h20. Signe de la main. Stop. Jolie nana, miam. Je l'ai bien droite. Je l'ai bien dure. C'est moi qui décide. Décomplexé. Je suis couvert. Vous m'avez voulu.
Stéphane Beauverger
9. « LA GRATUITÉ C'EST LE VOL » déclare le ministre des finances
« La loi sur le préservation de l'économie et la diminution de la dette publique est une loi juste, digne d'une grande démocratie comme la France, » appuie le président. « Il faut préserver notre industrie, notre commerce et nos services contre les ravages de la gratuité. Les revenus des auteurs et des compositeurs ne sont-ils pas en train de plonger à cause de la concurrence déloyale exercée par les artistes qui mettent leur musique en libre accès, contrairement à toutes les règles du marché ? Les ventes des quotidiens ne sont-elles pas en chute libre en raison de la multiplication des sources d'informations gratuites — et, disons-le, le plus souvent douteuses ? Nos artisans ne sont-ils pas menacés par le travail au noir non rémunéré qui se multiplie en catimini ?
« Il devenait urgent de mettre un terme à ces abus qui mettent en péril le pays tout entier. C'est pourquoi, après avoir écouté avec attention les différents acteurs économiques, le gouvernement a décidé d'interdire toute offre de service ou de produit gratuit dès lors qu'il existe une solution payante équivalente. Par conséquent, le don, le prêt et à plus forte raison la copie des produits culturels est interdite, dans le souci de défendre les créateurs contre la véritable spoliation dont ils sont victimes chaque fois qu'une de leurs œuvres est consommée sans contrepartie financière. De même, il est désormais défendu aux associations caritatives de procurer gratuitement nourriture, vêtements ou services pour ne pas concurrencer les commerces et entreprises au bord de l'asphyxie financière. Recourir aux services de l'État sera désormais facturé à l'acte, afin de donner à chacun la possibilité du libre choix dans tous les domaines, y compris celui de la sécurité des biens et des personnes.
« À partir du premier janvier de l'année prochaine, la vente de produits de seconde main sera interdite, afin de protéger les producteurs. Seuls les objets de collection d'une valeur supérieure à cent euros échapperont à cette règle. De fait, brocantes et vide-greniers sont appelés à disparaître en faveur de foires ne proposant que des objets neufs, dans le but de préserver les emplois de ceux qui fabriquent les objets en question. À cette même date entrera en vigueur l'article 17 de la loi qui condamnera sévèrement le travail gratuit, cette plaie de notre société. Aider quelqu'un à, par exemple, refaire le papier peint de son salon sera dés lors passible de 5 ans de prison et de 375 000 euros d'amende, sauf bien entendu à l'intérieur du cercle familial restreint tel qu'il a été défini par la loi sur la famille du mois dernier — c'est à dire limité aux personnes possédant au minimum 50 % d'ADN en commun, les individus prédisposés génétiquement à la malhonnêteté et à l'incivilité étant bien entendu exclus.
« C'est ainsi, mes chers compatriotes, que nous sauverons la France et reviendrons à une croissance positive dès l'année prochaine. En supprimant à jamais l'illusion scandaleuse de la gratuité. »
DÉPÊCHE AFP :
« Un boy-scout qui avait aidé une vieille dame à traverser la rue sans lui réclamer son chèque emploi service a été condamné à trois ans de prison dont deux avec sursis et 10 000 euros d'amende par le tribunal de Nice. Le ministre de l'intérieur, qui estime la sanction bien légère, a demandé au parquet de faire appel. »
Roland C. Wagner
Texte sous licence Creative Commons by-nc-nd 2.0.
10. Machine à s’indigner
Machine à s’indigner fonctionne sous la pression
des réponses précédant les questions, des promesses non attendues, de la sollicitude de qui sait mieux que toi ce qu’il te faut.
Tu travailles, tu produis, tu viens, tu ne peux vendre, gosier ouvert,
homme à remplir .
Chaque entonnoir reçoit son
lot: l’officiel du taxi/so foot/ moto-revue/ mon jardin ma maison/ funérarium magazine/le monde de l’éducation/atout chien/ l’essor de la conciergerie/mille vins mille mets/l’avenir en perce/la gazette du cosmoschtroumpf. Ah les bonnes gens.
Ah les bonnes gens dynamiques aux idées simples ils ont vu ils ont senti de loin, de leur séjour de verre, ils projettent ils étendent partout leur réseau de conduites
forcées
et ça charrie (c’est fait pour ça) de la causalité directe de la persuasion bien de mon coué de la croyance: dépister précocement les déviances/éradiquer proprement les tordus/contrôler évaluer innover manager récompenser/faire croitre le pet-haine-bée
c’que ça charrie varie pas trop…
et ça emporte aussi de la supplication: qu’on les fasse exister par fusion, adhésion pour épiphanie d’énergie/démonstration de motivation pour la chose/danse de coriolis sud nord sud nord sud nord
eux de leur là haut mesurent les flux de promesses (et dépendances), croient dire l'avenir, parfois même croient le produire mais seul leur restera en mains l'inventaire
de leurs outils.
Et nous on veut quoi ? la page ou la piste à sandales ?
On veut quelque chose un peu blanc/éprouver le cisaillement/la souffrance de correspondre.
La pureté on n’y croit pas/mais on veut pas ces pervers là/on veut pas le pervers sûr de soi
On veut garder çui qui bredouille çui qui s’embrouille çui qui chuchote
au téléphone des obscénités dans le noir, espérant croisée qui s'allume. Garder l’honteux besoin du dérisoire :géographe approximatif cherchant la résurgence/avec sa teinture rouge.
Exercice :
Ecouter ce qui nait - l’envie d’allonger la main, de toucher, de caresser, essayer de la retenir.
Décrochement.
La suivre alors par ses voies sans retour, dans le derme, les ligaments, jusqu'à la plèvre.
Et plus discrets encore, ces liquides à leurs rares moments de reflux:
sueur et sperme et salive...
Faibles témoins que rien ne va de soi...
Ni la parole, la parole, la parole…
Vincent Wahl
11. Journal de 20h, le 17 avril 2010
(télédiffusé par TV-GOUV sur les mobiles des français
et les panneaux publicitaires alignés sur la voie publique)
Un forcené a été interpellé ce matin à son domicile. L’individu propagandiste diffusait sur son blog des propos susceptibles de porter atteinte à l’intégrité de l’Etat et propres à troubler l’ordre public. Signalé aux autorités par les moteurs de recherche, ce site a été fermé et la PW (Police du Web) travaille à l’éradication de toutes ramifications pouvant subsister sur la toile. Les ID des internautes s’étant connectés sur ce blog entre le 3 mars et le 16 avril 2010 ont d’ores et déjà été communiqués aux services compétents qui les convoqueront ultérieurement afin qu’ils s’expliquent. En effet, il semblerait qu’à part une poignée de citoyens ayant immédiatement alerté le serveur en utilisant le lien de VC (vigilance citoyenne), plusieurs milliers de visiteurs auraient gardé le silence quand ils n’auraient pas eux-mêmes répercuté les propos du criminel.
Le premier ministre assure qu’il donnera des consignes au juge chargé de l’affaire afin que les peines soient minorées pour ceux qui se manifesteront spontanément, et apporteront leur disque dur afin de faire progresser l’enquête. Des travaux d’intérêt général dans les locaux de la PW pourront se substituer aux peines prescrites dans le Code de Protection Nationale.
L’anarchiste prétendait dénoncer le port obligatoire et la présentation systématique depuis 2009 de la CVIN (carte vitale d’identité nationale). Geste simple, rapide et sécurisant pour la communauté, l’usage des bornes automatiques placées à l’entrée de tous les organismes du service public, cinémas, bars, pharmacies, gares, établissements scolaires et universitaires, ainsi que sur tous les ordinateurs, téléviseurs et réfrigérateurs… reste l’arme la plus fiable et la plus efficace pour lutter contre le terrorisme et l’incivisme. Le ministère restera intraitable face à ce genre de débordements et rappelle qu’aucune amnistie n’est envisagée en juillet prochain.
Pratique et adaptée aux contraintes de la vie moderne, la CVIN centralise désormais dans sa puce les informations bancaires, les données d’identité administrative et génétique de tous les ressortissants français. On sait que le décret d’application n°2010 073 de la loi de mai 2009, longtemps retardé par l’opposition, a enfin été voté : désormais, la CVIN servira aussi de carte d’électeur.
Le malfrat risque une amende de 50 000 euros et une interdiction de connexion de 5 ans, qui sera notifiée sur sa carte, rendant tout login impossible.
Claire Panier-Alix
12. Science-friction
Le journal : Monsieur le Premier Ministre, ne croyez-vous pas que les mesures qui viennent d’être prises soient quelque peu… disproportionnées ?
Le Premier Ministre : Disproportionnées dites-vous ? A une époque relativement récente, certains États n’ont pas hésité à emprisonner, déporter, extrader des individus coupables de pamphlets, et je dis bien pamphlets car, en fin de compte, c’est bien de cela qu’il s’agit, coupables de pamphlets, disais-je, bien moins pervers et virulents que les ouvrages dont il est question. Sous le prétexte fallacieux de situer leur propos dans un avenir incertain, ces ouvrages – ces torchons plutôt, car il ne méritent en aucun cas d’être considérés comme de la littérature – ne sont rien d’autre qu’une insulte à la démocratie, un défi aux lois en vigueur dans notre pays, que la majorité des Français, par l’intermédiaire de leurs députés et sénateurs, ont approuvé, et par dessus tout une incitation à la révolte. Cela, nous ne pouvons le tolérer. Trop longtemps, nous avons fermé les yeux. Trop longtemps, ces faiseurs de cauchemars, ces asociaux, ces pisse-copies ont pu sévir impunément. Il était temps de prendre des mesures.
Le journal : Certains ne vont pas manquer de vous accuser de censure, d’atteinte à la liberté d’expression ?
Le Premier Ministre : Je me doutais bien que vous alliez me poser cette question. Je vous répondrai sans détour. Nous ne censurons rien, nous ne portons en aucun cas atteinte à la liberté qu’ont les citoyens de s’exprimer. Mais il s’agit en l’occurrence de textes pouvant être considérés comme de la pornographie. Ces gens-là déshabillent nos institutions, exhibent les pires ferments de l’anarchisme. Mais que l’on ne s’y trompe pas. Il n’est pas dans nos intentions d’interdire. Nous sommes un pays de libertés. Simplement, pour éviter que ces ouvrages tombent dans des mains innocentes, nous avons décidés une interdiction globale au moins de 18 ans à toute cette littérature et l’interdiction de publicité et d’affichage. C’était le moins que nous pouvions faire.
Le journal : En conséquence, un adulte qui voudra acquérir un roman de science-fiction pourra continuer de le faire sans être inquiété ?
Le Premier Ministre : Naturellement ! Il lui suffira de le réclamer à son libraire.
Le journal : Plus un seul de ces ouvrages en rayon ?
Le Premier Ministre : Nous ne pouvions pas courir le risque qu’un mineur puisse accéder à l’un de ces… livres à l’insu du libraire et, de ce fait, d’être doublement délinquant. Mais rien n’interdira à un libraire de tenir de tels écrits dans son arrière-boutique. Encore une fois, nous n’envisageons pas d’interdire à ceux qui le désirent d’écrire ou de lire ce genre d’insanités. Nous n’emprisonnerons pas. L’époque du Marquis de Sade est bel et bien révolue. Nous sommes dans une démocratie. La majorité d’entre nous a considéré qu’il était d’utilité publique de préserver nos concitoyens. Je crois que nous avons fait preuve de discernement, de prévoyance, de sagesse en adoptant ce texte.
Le journal : Je vous remercie Monsieur le Premier Ministre.
Jean-Pierre Fontana
13. Un ancien dissident à nouveau autorisé à publier
" Après un long traitement d¹optimisation neurale, notre camarade Serge Lehman vient de récupérer sa licence professionnelle " nous déclare ce matin Alain Damasio, le secrétaire général de la section science-fiction du Bureau des Ecrivains pour le Progrès et l'Antifascisme. " Son autocritique assistée par ordinateur, mise en ligne hier soir et consultable par tous, témoigne d'un désir sincère de se racheter pour ses erreurs passées, en particulier son refus de prendre part à l¹effort créatif engagé par tous les auteurs populaires dignes de ce nom pour contrecarrer la candidature du néofasciste Sarkozy en 2007, effort dont la Seconde Révolution qui secoue actuellement l¹Europe peut être considérée comme l¹aboutissement. "
Interrogé lors d¹un forum citoyen transpac en fin de matinée, M. Lehman a exprimé sa gratitude au BEPA : " Sans le traitement neural que j¹ai reçu (et pour le remboursement duquel j¹ai bon espoir d¹obtenir un prêt de l¹AGESSEPA), j¹aurais été incapable de renoncer aux projets qui étaient les miens avant la Seconde Révolution, à savoir jeter les bases d¹une redescription performative de l¹échiquier politique européen. Je serais resté insensible au pouvoir légitime de la caricature et du réemploi lexicologique aux propriétés véritablement révolutionnaires de l¹humour antifasciste. Je remercie mes camarades du Bureau d¹avoir attiré mon attention sur ces données objectives de toute Histoire passée, présente ou à venir. "
Serge Lehman
14. Slam Party débusquée par les forces de l’ordre
Le Web du Gouvernement - Aujourd’hui à 02h20
Hier soir à 22h00, au terme d’une fructueuse enquête, des policiers de la BAC ont découvert une salle de spectacle sauvage. Une bergerie de l’arrière-pays héraultais accueillait concerts, lectures, slam et pièces de théâtre sans déclaration préalable en Préfecture.
Nous rappelons que cette déclaration est obligatoire et que tout contrevenant s’expose à des poursuites, une amende de 50 000 à 200 000 € et une peine de prison de deux à cinq ans.
Venus en nombre, les policiers ont cerné la bergerie. Un concert venait de s’achever, et deux artistes en scène échangeaient sur un rythme de rap des propos outrageants pour les forces de l’ordre et ceux qui les dirigent.
Lumières rallumées, 102 spectateurs et huit artistes ont été dénombrés. On déplore la mort d’un neuvième artiste qui, dans une vaine tentative de fuite, a gagné le toit de la bergerie. Il a été victime d’une chute mortelle. Cet homme, un clandestin originaire du Maghreb, savait bien entendu ce qu’il encourait s’il se faisait arrêter.
Il est très vite apparu que plusieurs des personnes présentes n’étaient pas en règle, leurs puces RFID non actualisées. La plupart apparaissent au fichier des troubles de l’ordre public, incidents de paiement, chômage, etc.
Quant aux artistes, un seul des cinq musiciens est adhérent du SYNAVI, le Syndicat national des arts vivants, et pas un des trois poètes n’appartient à l’AGESSA, qui gère la sécurité sociale des auteurs. Rappelons que faute de cette appartenance aux sociétés de gestion, un jeune artiste ne peut participer à un spectacle sans parrainage d’un affilié et d’une société d’auteurs. Seuls le SYNAVI et l’AGESSA garantissent le professionnalisme des artistes, leur droit à se produire, et un règlement conforme à la loi.
Hier soir, aucun des artistes présents ne pouvait prétendre au statut de « travailleur du spectacle ». Aucun n’avait signé de contrat, aucun ne s’est présenté comme entrepreneur ou président d’association, aucun n’a justifié d’un revenu artistique autorisant sa présence en ces lieux.
En conséquence, les policiers de la BAC ont organisé une navette entre la bergerie et Montpellier où tous les suspects en situation irrégulière sont actuellement en garde à vue, en attendant interrogatoire et jugement.
Joëlle Wintrebert
15. Et les tièdes, je les vomis
Heureux les bas salaires, car les heures sup sont à eux ;
Heureux les miséreux qu'on cessera d'assister, car ressources et initiative
en eux ils trouveront ;
Heureux les primo-délinquants, car ils seront dépistés avant l'âge de trois
ans ;
Heureux les pédophiles, homosexuels et autres pervers sexuels, car la
médecine génétique les soignera ;
Heureux ceux qui ont faim et soif de justice, car ils seront rassasiés de
police et de lois !
Heureux les sans-papiers, car leur retour est assuré ;
Heureux les étrangers, car ils apprendront à préférer leur pays ;
Vous êtes le sel de la terre. Mais si le sel quitte son sol, qui le lui
rendra ? Loin de sa terre il ne sert plus qu’à être jeté dehors, ou foulé
aux pieds par nos hommes ;
Ne cherchez pas à venir en France si vous n'êtes pas qualifiés. Ce n’est pas
un bon arbre qui porte du mauvais fruit, ni un mauvais arbre qui porte du
bon fruit. On ne cueille pas des figues sur des épines, et l’on ne vendange
pas des raisins sur des ronces.
Ne croyez pas que je sois venu pour abolir la loi ; je suis venu non pour
l'abolir, mais pour l'accomplir à la lettre.
Vous avez appris qu’il a été dit: oeil pour oeil, et dent pour dent. Mais
moi, je vous dis de ne pas résister. Si le gouvernement te frappe sur la
joue droite, présente-lui aussi l’autre.
Heureux l'homme qui est ainsi frappé ! Ne méprise pas la correction de
l'État tout-puissant.
Et n'oubliez pas, Je vous aime parce que vous m'aimez
Je vous aime si vous m'aimez,
et les tièdes, je les vomis.
Nicolas (13 ; 1-20)
Claude Ecken
16. Comment fut-ce possible ?
An 2047, Université de la Sorbonne, cours d’histoire de la politique française du professeur Desmots.
Professeur Desmots : Nous allons aujourd’hui aborder ce que les historiens politiques nomment « l’ère Sarkozy ». Tout d’abord, j’aimerais vous dire qu’il s’agit d’un cours qui me tient particulièrement à cœur puisqu’il nous a été interdit d’évoquer ce sujet pendant plus de vingt ans. Bref, après les trois quinquennats du président Sarkozy, les problèmes économiques et sociaux de la France restaient inchangés, ou bien avaient empiré. De fait, il ne fit que préserver les intérêts de l’élite patronale et inviter émeutes et guérillas urbaines dans le quotidien du pays par le biais d’une répression qui ne fit qu’aggraver les maux qu’elle était sensée juguler. Sachant cela, comment expliquez-vous qu’il ait réussit à se faire élire, puis réélire par deux fois?
Un élève : En organisant ses campagnes électorales autour d’arguments séducteurs et en protégeant leur irréalité par le contrôle des grands médias.
Professeur Desmots : Oui, il s’agit d’une partie de la réponse. Mais ces faits étaient déjà soupçonnés lors de sa première élection, et rapidement confirmés par la suite. Dans ces conditions, comment expliquez-vous ses réélections successives ?
Un élève : Ses réseaux de contrôle, notamment au niveau de l’INSEE, lui ont permis de masquer et de truquer ses bilans. Ensuite, il basait ses programmes sur des notions attrayantes pour le plus grand nombre bien que contradictoires.
Professeur Desmots : Là, vous soulevez un point intéressant avec l’illogisme des programmes successifs du président Sarkozy. Mais comment expliquez-vous qu’après l’immobilisme de son premier mandat, aucun de ses adversaires pourtant progressistes – Mr Bayrou en 2012 puis Mr Besancenot en 2017 – n’ait réussi à l’emporter ?
Un élève : Parce que ses équipes de communication se sont employées à décrédibiliser ses adversaires politiques, avec l’appui des médias télévisés. Et aussi parce qu’il a réussi à l’emporter dans ses débats d’entre deux tours.
Professeur Desmots : Vos réponses sont justes, mais vous effleurez à chaque fois le facteur principal du succès de ce président. C’est sur le travail de son image que le président Sarkozy a remporté ses victoires. Imaginez simplement qu’il a réussi l’exploit de faire voter pour lui des gens qui, fondamentalement, ne partageaient ni ses idées ni ses idéaux. Pourquoi ? En alliant sérénité apparente, confiance en soi, assurance et belles paroles. Cette prestance lui a permis d’esquiver les questions dérangeantes par des réponses annexes, et de contourner tous les défauts de son personnage, son parti et ses programmes, avec un aplomb tel qu’il continuait à convaincre. Ainsi, il ressort de l’ère Sarkozy que ce ne sont ni les bilans, ni les projets qui font le succès d’une élection mais tout simplement l’apparence, quels que soient les méfaits qui se dissimulent derrière, même quand ils sont flagrants.
Simon Sanahujas
17. 21 Mars 201…
Il est temps de prendre le RER pour Paris. C’est vrai que, depuis les contrôles, je quitte rarement mon Créteil, vu qu’il est impossible de minuter précisément le temps de transport, mais là, c’est l’occasion de revoir un vieux pote descendu du Sud. J’attends sous le regard des caméras de surveillance. L’une d’entre elles apostrophe un utilisateur de sa voix métallique. Je suis trop loin pour entendre ce qu’il a fait, sans doute jeter un papier gras ou vouloir allumer une cigarette. S’il n’est pas déjà fiché, son image doit rejoindre directement le fichier antiterroriste. En ces de récidive, la brigade antiterroriste pourra examiner ses courriels et, peut-être, le mettre sous surveillance. J’écoute un vieux Nick Cave sur mon vieil iPod. Les rares affiches de concert ne montrent que des starlettes des shows télévisés visant à trouver les “stars de demain”. Il y a longtemps que les disquaires et les labels indépendants ont coulé, et l’interdiction de diffusion de musique gratuite sur le net a tué dans l’œuf les vélléités des nouveaux musiciens. Certains, paraît-ils, donnent encore des concerts privés dans des garages, mais il faut suivre les bons réseaux… Des boîtes de “coaching” reçoivent des centaines de jeunes qui se saignent aux quatre veines pour apprendre comment passer à la TV et avoir une chance de devenir une “nouvelle vedette”. On les accepte à partir de quatre ans, et encore, il est question de faire sauter cette loi. Dans le RER, personne ne regarde personne. La majeure partie des voyageurs a l’œil rivé sur son mobile, comme d’habitude. Depuis deux ans, il est possible de recevoir des minis-clips minutés selon le temps de transport ou d’attente. Ce marché brasse des milliards. Certains docteurs ont parlé d’addiction. De plus en plus, il arrive que des gens se suicident suite à la perte de leur portable, et ceux-ci entraîneraient des troubles neurologiques. Personne ne les écoute. A l’arrivée, il est temps de passer au contrôle. Toujours la même foule silencieuse au-dessus des écrans publicitaires braillant leur soupe. Le volume me semble encore plus fort que d’habitude. Les rares musulmans portent leur badge assorti d’un croissant sur fonds vert. Un sur cinq est bien blanc. Devant eux, des regards-éclair brûlants de haine fusent parfois pour replonger dans la masse. J’ai de la chance : pas plus de vingt minutes d’attente au contrôle, pas de panne des appareils. J’ai sorti mon passeport biométrique. Comme tous les banlieusards, il me faut montrer patte blanche aux contrôles. Mon passeport sera analysé par le fichier informatique pour vérifier que je n’ai commis aucun délit justifiant un refus d’accès à l’agglomération Parisienne. Sur Créteil, 50% des résidents n’ont pas droit de se rendre à Paris. La plupart ignorent pourquoi. Et paf : la machine de contrôle bipe en lorgnant mon passeport. Encore un bogue ! Un policier m’enjoint de sortir de la file, poliment — après tout, je suis blanc — mais avec une main sur son arme non létale. Je ne proteste pas : cela ne me vaudrait qu’un coup de taser. Leur usage immodéré a causé une quarantaine de décès l’an dernier, et le chiffre serait en constante augmentation. Les spécialistes, lorsqu’on daigne les consulter, accusent la mauvaise alimentation accroissant les risques cardiaques. A mon tour, j’ai droit à quelques regards haineux réservés au dangereux criminel que je dois forcément être… Et je me retrouve dans la salle de confinement du RER, au milieu de visages las. On me dit d’attendre. L’ennui, c’est qu’il est impossible de savoir combien de temps. Certes, je n’ai rien à me reprocher, mais j’ai tout de même une petite crispation à l’estomac. Des fois que le fichier m’ait assimilé à un dangereux terroriste… Combien d’erreurs judiciaire déjà ? Impossible de le savoir, puisqu’on n’est conscient de l’erreur que lorsqu’on l’a trouvée. Combien échappent au crible ? Il y a un mois, on a libéré un père de familles détenu depuis cinq ans : le juge automatique des peines, ces ordinateurs qui remplacent peu à peu les magistrats en chair et en os censés entraver la bonne marche de la justice, n’avait rien vu. Pour compenser, une chaîne a fait de ce brave homme le héros d’une série de téléréalité ou on le filme en train de profiter de tout ce dont il a été privé pendant sa détention : bons repas, yachts, voyages, apparition dans des clips de stars… D’après un sondage, 83% des téléspectateurs voudraient être à sa place. Bon, j’ai un bouquin et mes boules Quiès pour éviter le matraquage des écrans. Les boîtes de pub ont tenté de faire passer une loi interdisant le port d’appareils visant à contourner le flot publicitaire et de rendre leur port passible d’amende. La loi a été refusée, mais les avocats ont passé un recours. Prions. Pas moyen de me concentrer sur mon bouquin. Alors je prends un des exemplaires du Monde qui traîne sur une table. En première page, la dépression d’une starlette d’un show TV visant à découvrir l’actrice de demain, ou la chanteuse de demain, je ne sais plus. En-dessous, une manchette triomphante proclame un taux de chômage au plus bas : 3,4%. Je feuillette les autres titres. Encore trente morts dans une fusillade en Iran. L’état-major dit avoir fait des “progrès significatifs”, comme il le dit depuis deux mois. On discute d’un augmentation des forces de paix. La France se dispute toujours avec les dirigeants des USA et de Grande Bretagne sur la définition d’”ennemis combattants”. La “notion de génocide nécessaire” est en train de faire son chemin dans les esprits, même si les autorités la rejettent encore. Chez les alliés Anglo-Saxons, trois millions de musulmans sont encore détenus dans les “camps de reconditionnement”, où ils sont soumis à une propagande Catholique continue. Vingt pour cent se convertissent la première année. Quinze pour cent se suicident (ou sont suicidés, dit Amnesty International, qui est désormais interdite dans vingt-quatre pays) Je me souviens de l’époque où on disait qu’ils voulaient “détruire notre civilisation”… Les rafles de SDF et de petits délinquants ont du mal à alimenter le flot de chair à canon. On parle de remettre sur pieds un service militaire, puisqu’il y a deux ans que les USA l’ont réinstauré. Avec des passe-droits pour les “forces vives de la nation”, bien sûr. Qui, en général, habitent Neuilly. Je feuillette le reste du canard en me souvenant de l’ère de Beuve-Méry et des blagues de Desproges. 50% est consacré aux humeurs des nouvelles stars déjà plus très fraîches, avec de grosses photos. En page économie, un économiste rage contre les 3,4% de chômeurs qui tirent la croissance vers le bas : à 12%, on peut mieux faire. Il insiste sur la nécessité de “serrer” les salaires et de mettre fin à la scandaleuse période de quinze jours d’emploi avant tout licenciement. C’est le “Mal Français”. La natalité baisse. Les couples se font rares. Un sociologue parle d’absence de dialogue entre hommes et femmes et la difficulté de fonder une famille lorsqu’on peut être envoyé travailler à droite ou à gauche, redoutant le même mal qu’au Japon au début du siècle. Le pays du Soleil Levant reste menacé de désertification, et ses immenses conurbations sont devenues des villes fantômes peuplées principalement d’émigrés Chinois et Coréens, ceux que ne rebutent pas les fréquents attentats racistes. L’heure tourne, et je ne suis toujours pas plus avancé. — Hé, toi ! Tu viens ! C’est un policier à l’air teigneux qui vient d’apostropher un Noir. Celui-ci relève la tête, les traits creusés sous son bonnet. — Je ne vous ai pas dit de me tutoyer, Monsieur, répond-il. Les autres ont un hoquet de surprise et de frayeur. Le policier braque aussitôt son taser. — Non, mais y veut un régime de faveur, Bamboula ? Un policier qui me semble plus gradé appelle son collègue d’un air mécontent. L’autre maugrée et le suit dans les profondeurs du centre. Cinq minutes plus tard, deux agents à l’air gênés emmènent le Noir. Pas un mot ni un geste déplacé de leur part. Où l’emmènent-ils ? Je ne le reverrai plus. L’heure tourne toujours. Adieu mon rendez-vous. Je vais peut-être rater mon dernier RER et devoir passer la nuit dans un cercueil. C’est ainsi qu’on surnomme ces hôtels au rabais importés du Japon, ou on dort dans une espèce de tube surnommé “cocon” où il y a à peine la place de se coucher. Ils servent surtout aux Nomades, ces travailleurs que l’on envoie aux quatre coins de la France au gré des demandes d’emplois. Les grandes chaînes qui se partagent le marché hôtelier font un chiffre d’affaire colossal. Détail amusant, 89% de leurs employés habitent eux-mêmes des “cocons”. J’ai raté mon RER. Des heures que je suis là, sans savoir ce qu’on me reproche exactement, sans savoir si je vais finir en prison (Je suis trop âgé pour être envoyé au front, heureusement !) Inutile d’interroger les policiers les plus amènes : ils n’en savent pas plus que moi. Au-dehors, la foule continue de s’écouler sous les brailleries des écrans. Aucune expression : des visages moulés, personne ne regarde personne, pas un mot n’est échangé. Aux dernières statistiques, chacun d’entre eux subira au moins une garde à vue dans les deux années à venir et se retrouvera peut-être à ma place. Le délai peut varier de quelques heures à une semaine. Le prix à payer, dit-on, pour éviter crime et terrorisme. Ils s’en contentent, tous. Heureux d’être protégés. Après tout, n’ont-ils pas réélu leur CHEF avec 72% des voix ?
Patrick Eris
Lors des dernières élections j'avais participé au collectif contre l'extrême-droite, il est donc naturel que je participe à ce mouvement de grande inquiètude...
et, fidèle à mon Cyrano : «Mais on ne se bat pas dans l'espoir du succès ! Non, non c'est bien plus beau lorsque c’est inutile !» [ Edmond Rostand ] en tout cas la gueule de bois, je l'aime bien quand c'est moi qui ai choisi le vin et les convives.
APPEL D’AIR
Les écrivains des mauvais genres s’engagent contre Sarkozy
Vous êtes de ceux qui pensent que Sarkozy est le meilleur pour gouverner la France. Vous avez raison. Il est le meilleur — pour le faire croire.
Il n’a nul besoin d’être compétent, sincère ou humain : il lui suffit de produire des effets de compétence, de sincérité et d’humanité.
Sur l’arc de nos sensibilités, une dominante : pour nous, Nicolas Sarkozy est dangereux. Extrêmement dangereux. Dangereux pour les libertés publiques qu’il quadrille et canalise. Dangereux pour le corps social qu’il fractionne, stratifie et oppose bloc à bloc, communauté par communauté. Dangereux parce que la politique qu’il propose est parfaite pour permettre aux plus richement dotés en capital social, médiatique et financier d’appauvrir encore plus cruellement ceux que ce système broie.
En tant qu’écrivains de science-fiction, de fantasy et autres mauvais genres, nous avons une vocation et, qui sait ? une arme de construction massive : offrir des champs de visions — tout spécialement lorsque l’image est fabriquée pour obliger notre perception.
Avec nos moyens, nous cherchons, comme beaucoup, à lire dans le réel ce qui le travaille et dans le présent ce qui tend à lui imposer un futur qui ne propose plus, pour la pensée et pour la vie, le moindre avenir.
Notre appel ne vise pas à ajouter aux débats nos salves d’arguments antisarkozy et nos démonstrations chiffrées, référencées, précises : journalistes probes, citoyens et militants le font déjà, avec force et courage, avec brio parfois.
Il vise à vous offrir des microfictions dures, drôles, parodiques ou glaçantes, écrites au fil de l’urgence et qui dessinent des trajectoires de résistance en nous confrontant à ce qui nous attend. Mots de passe, donc, plutôt que mots d’ordre.
Appel signé par Joseph Altairac, Stéphane Beauverger, Ugo Bellagamba, Francis Berthelot, Jean-Daniel Brèque, Fabrice Colin, Sylvie Denis, Alain Damasio, Catherine Dufour, Jean-Claude Dunyach, Claude Ecken, Mélanie Fazi, Jean-Pierre Fontana, Sylvie Lainé, Licorne, Lise N., Jean-Marc Ligny, Michel Pagel, Claire Panier-Alix, Olivier Paquet, Laurent Queyssi, André-François Ruaud, Simon Sanahujas, Roland C. Wagner, Vincent Wahl, Joëlle Wintrebert… et raturé par nos dissidents Serge Lehman et Patrick Eris
1. Petit précis de génétique-fiction
Grâce à un présidentiable en Zébulition, nous venons d'apprendre qu'un certain nombre de traits singuliers, tels que l'homosexualité ou la pulsion suicidaire, sont dus à des facteurs génétiques. Voilà enfin clairement tranché - et cela sans attribuer un euro de plus à la recherche scientifique - un débat qui occupe psychologues et biologistes depuis des siècles.
Nul doute qu'on puisse ranger prochainement dans la même catégorie :
- les particularités sexuelles
- les déviances gustatives
- les perversions musicales
- le doute scientifique
- les croyances individuelles
- toute contestation de la norme
A partir de là, cependant, plusieurs questions se posent :
- remplacer l'écoute et la réflexion par le martèlement de (contre)vérités arbitraires, est-ce génétique ?
- être notoirement atteint de paranoïa sécuritaire, est-ce génétique ?
- souffler le chaud et l'effroi sur les "bons citoyens" de manière à se hisser au pouvoir, est-ce génétique ?
- employer la violence pour mater une colère qu'on a engendrée par des propos méprisants, est-ce génétique ?
- être monté sur ressorts et bondir d'une chaîne télé à une autre en changeant d'avis comme de casquette, est-ce génétique ?
- sortir son revolver, son fusil à limoger ou sa guillotine à crédits lorsqu'on vous parle de culture, est-ce génétique ?
- compenser la petitesse de sa taille par la démesure de son ambition (Staline mesurait 1m60 ; et son chef de la police, Iejov, 1m 54), est-ce génétique ?
Nous verrons si les cinq années à venir nous apportent là-dessus des réponses définitives.
Francis Berthelot
2. AFP 18/1/2010 - Chomeurs : Seconde génération
Notre Président vient de dévoiler les résultats d'une étude menée à sa demande par le Groupe d'Etudes Scientifiques pour le Traitement Anticipatif et la Protection de l'Ordre.
D'après cette étude, le chômage présente toutes les caractéristiques d'un caractère génétique — il se révèle en tout cas transmissible.
Depuis l'interdiction officielle du chômage pendant plus de 6 mois consécutifs, et la suppression du statut d'intermittent du spectacle, statuts déclaré illégaux et non conformes à l'ordre public, l'ANPE comptabilise encore 6 % de chômeurs irréductibles qui, au vu de la durée actuelle des procédures pénales, n'ont pas encore fait l'objet de poursuites judiciaires. Dans le même temps, l'INSEE en comptabilise 34% dans une étude qui vient d'être rendue publique, 17 mois après sa réalisation.
L'étude porte sur les enfants de ces chômeurs et a été menée rétroactivement sur 5 ans - elle révèle qu'ils sont à la fois de mauvais consommateurs (budget argent de poche inférieur de 30 % au budget moyen dans la même tranche d'âge), de piètres entrepreneurs (leurs futurs employeurs seront moins concurrentiels au plan international), et surtout qu'ils ont beaucoup plus de chances que les enfants issus d'individus sains de devenir chômeurs à leur tour. L'étude recommande la stérilisation des chômeurs de longue durée (sans distinction de sexe), ou, à défaut, l'interdiction pour eux d'avoir plus d'un enfant par foyer - ceci dans l'intérêt même des enfants, et afin que tous les enfants de France puissent être élevés dans des conditions décentes, en bénéficiant d'une couverture sociale.
Sylvie Lainé
3. Onomastique
Ne perdons pas de vue la détermination onomastique.
Car on a beau retourner le problème dans tous les sens, il persiste à se poser.
Koryasz : pas forcément
Rakoszy : vampire
Yskaroz : traître célèbre
Sarkozy : dangereux
Jean-Daniel Brèque
4. BOUYGARDÈRE SA
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Catherine Dufour
5. Pour une démocratie plus propre, des élections modernes !
Le Nouveau Gouvernement (www.sarko.gouv.com)
communique :
Pour une démocratie plus propre,
Des élections modernes !
Cher(e)s concitoyen(ne)s,
Comme vous le savez, le nouveau système de vote électronique a été mis en place. Ce système possède l’immense avantage qu’il n’y a plus besoin de sortir de chez soi pour aller voter. Il suffit de se rendre d’un simple clic sur le site www.sarko.gouv.com, rubrique élections, d’entrer son code d’accès* et de cocher le candidat de son choix parmi la liste proposée ! Rien de plus simple !
Nous rappelons que ce nouveau système de vote remplace l’ancien (urnes et bureaux de vote) qui aura disparu le mois prochain. Aussi n’oubliez pas de vous inscrire dès maintenant !
* Le code d’accès vous sera envoyé par e-mail sur simple demande, après vérification de vos données personnelles. Nous rappelons que pour obtenir ce code, il vous faut justifier de :
• Une connexion Internet haut débit
• Un certificat de travail
• Un salaire régulier
• Un compte bancaire positif
• Un domicile fixe depuis 5 ans minimum
• La nationalité française depuis 3 générations minimum
• Un casier judiciaire vierge depuis 5 ans (amendes et infractions comprises)
• Un certificat de santé (physique et mentale) satisfaisant
• Un génome sain
• Un bilan moral (consommation, fréquentations, opinions, etc) positif
• En outre, toute personne ayant fait l’objet d’un contrôle d’identité dans le cadre de troubles de l’ordre public aura son code d’accès effacé par mesure préventive, et devra faire une demande justifiée de son rétablissement à la préfecture.
Vous n’avez aucun justificatif à fournir. Le simple envoi de votre e-mail nous permet de contrôler toutes ces données. À bientôt sur www.sarko.gouv.com !
Jean-Marc Ligny
6 - 1er Mai 2010 : "Succès de la journée de l'identité nationale." déclare le ministre
C'est avec joie que nous constatons que nos concitoyens ont participé massivement à cette journée destinée à resserrer le lien social.
Les données informatiques recueillies grâce aux puces RFID et fournies, conformément à la loi sur la confiance dans l'économie numérique du 21 juin 2004 et ses décrets d'application de 2008, aussi bien par les supermarchés et les sites en ligne confirment que nos concitoyens ont massivement acheté des produits célébrant l'identité de la France et confectionné des plats de nos régions pour le pique-nique national qui leur était proposé.
Les rares trublions ayant organisé des pique-nique de la "gastronomie multicolore" afin de célébrer leurs liens avec leurs ancêtres immigrés non-choisis, ont été arrêtés et jugés en comparution immédiate pour "atteinte à l'identité nationale".
La journée sera reconduite l'année prochaine, et nous savons que nos concitoyens se feront un devoir et un plaisir de montrer qu'ils partagent la même idée de la France et du mode de vie Français.
Sylvie Denis
Texte sous licence Creative Commons by-nc-nd 2.0.
7. Souches rabougries sur la pente droite de la scène
Le hérisson dans le jardin médiatique transpirait des épines et dégageait une odeur de soupçon. Le vieil arbre ramassait les derniers rouages de son labeur mécanique en brandissant sa carte tachée d’une cravache et d’un col blanc. De jeunes pousses, les synapses colorées de promesses flexibles, s’entre-dévoraient. Nous étions nous alors quelque part au-dessus du pays, quelque part au niveau de la terre, lardant nos membres abîmés de banderoles terrifiantes, suivant la trace délébile de nos fusées embarrassées. Les portails majestueux, qui ne comptaient plus depuis longtemps, évaluaient la qualité de l’horizon sur leurs vernis.
Lise N.
8. Sécurité/Impunité (scène vécue à venir)
9h05. Porte de Bagnolet. Signe de la main. Stop. Jolie nana, miam. Elle se gare. Obéissante, miam, miam. Elle baisse sa culotte vitre. J'approche lentement :
— Elle va me donner les papiers du véhicule.
Trouille dans ses yeux. Elle est encore plus mignonne, vraiment. Tu ne sais pas encore précisément ce qui t'attend, pas vrai ma belle ? J'adore. Vraiment. Tour de sa bagnole, la main sur la bite matraque. T'as rien à te reprocher ? Je vais trouver. T'es pressée ? Je te garderai tant que je veux. Tant que je ne te rendrai pas ton permis, tu es à moi. Tant que je le voudrai, tu es à moi. J'ai fini mon tour. J'ai trouvé. Tu es à moi.
— Allez, elle va me faire un petit sourire, et j'oublie l'amende, pas vrai ?
— quelle amende ?
— Votre vignette d'assurance, là, pas à jour.
— Mais je l'ai.
— Elle doit être bien visible sur le pare-brise. C'est pas bien, tss, tss, tss.
Je bande souris. Tu es pressée ? T'as des gosses ? Un mec ? T'aimes te faire reluire, ma belle ? Tu resteras garée, ici, à mes pieds, tant que je le désire. J'y ai droit.
— Allez, un petit sourire gentil au policier, et elle repart libre comme l'air. C'est pas si dur, d'obéir, si ?
Elle obéit, la conne. Elle a compris. Je souris bande. Jolie bouche.
— Circulez ! »
Elle démarre et disparaît. Furieuse et soumise. J'aime bien aussi quand elles protestent. Elles finissent par chialer autant, mais devant moi. Demain, la semaine prochaine, dans un mois, je les ferai sortir de la voiture. Marcher un peu. J'adore.
9h20. Signe de la main. Stop. Jolie nana, miam. Je l'ai bien droite. Je l'ai bien dure. C'est moi qui décide. Décomplexé. Je suis couvert. Vous m'avez voulu.
Stéphane Beauverger
9. « LA GRATUITÉ C'EST LE VOL » déclare le ministre des finances
« La loi sur le préservation de l'économie et la diminution de la dette publique est une loi juste, digne d'une grande démocratie comme la France, » appuie le président. « Il faut préserver notre industrie, notre commerce et nos services contre les ravages de la gratuité. Les revenus des auteurs et des compositeurs ne sont-ils pas en train de plonger à cause de la concurrence déloyale exercée par les artistes qui mettent leur musique en libre accès, contrairement à toutes les règles du marché ? Les ventes des quotidiens ne sont-elles pas en chute libre en raison de la multiplication des sources d'informations gratuites — et, disons-le, le plus souvent douteuses ? Nos artisans ne sont-ils pas menacés par le travail au noir non rémunéré qui se multiplie en catimini ?
« Il devenait urgent de mettre un terme à ces abus qui mettent en péril le pays tout entier. C'est pourquoi, après avoir écouté avec attention les différents acteurs économiques, le gouvernement a décidé d'interdire toute offre de service ou de produit gratuit dès lors qu'il existe une solution payante équivalente. Par conséquent, le don, le prêt et à plus forte raison la copie des produits culturels est interdite, dans le souci de défendre les créateurs contre la véritable spoliation dont ils sont victimes chaque fois qu'une de leurs œuvres est consommée sans contrepartie financière. De même, il est désormais défendu aux associations caritatives de procurer gratuitement nourriture, vêtements ou services pour ne pas concurrencer les commerces et entreprises au bord de l'asphyxie financière. Recourir aux services de l'État sera désormais facturé à l'acte, afin de donner à chacun la possibilité du libre choix dans tous les domaines, y compris celui de la sécurité des biens et des personnes.
« À partir du premier janvier de l'année prochaine, la vente de produits de seconde main sera interdite, afin de protéger les producteurs. Seuls les objets de collection d'une valeur supérieure à cent euros échapperont à cette règle. De fait, brocantes et vide-greniers sont appelés à disparaître en faveur de foires ne proposant que des objets neufs, dans le but de préserver les emplois de ceux qui fabriquent les objets en question. À cette même date entrera en vigueur l'article 17 de la loi qui condamnera sévèrement le travail gratuit, cette plaie de notre société. Aider quelqu'un à, par exemple, refaire le papier peint de son salon sera dés lors passible de 5 ans de prison et de 375 000 euros d'amende, sauf bien entendu à l'intérieur du cercle familial restreint tel qu'il a été défini par la loi sur la famille du mois dernier — c'est à dire limité aux personnes possédant au minimum 50 % d'ADN en commun, les individus prédisposés génétiquement à la malhonnêteté et à l'incivilité étant bien entendu exclus.
« C'est ainsi, mes chers compatriotes, que nous sauverons la France et reviendrons à une croissance positive dès l'année prochaine. En supprimant à jamais l'illusion scandaleuse de la gratuité. »
DÉPÊCHE AFP :
« Un boy-scout qui avait aidé une vieille dame à traverser la rue sans lui réclamer son chèque emploi service a été condamné à trois ans de prison dont deux avec sursis et 10 000 euros d'amende par le tribunal de Nice. Le ministre de l'intérieur, qui estime la sanction bien légère, a demandé au parquet de faire appel. »
Roland C. Wagner
Texte sous licence Creative Commons by-nc-nd 2.0.
10. Machine à s’indigner
Machine à s’indigner fonctionne sous la pression
des réponses précédant les questions, des promesses non attendues, de la sollicitude de qui sait mieux que toi ce qu’il te faut.
Tu travailles, tu produis, tu viens, tu ne peux vendre, gosier ouvert,
homme à remplir .
Chaque entonnoir reçoit son
lot: l’officiel du taxi/so foot/ moto-revue/ mon jardin ma maison/ funérarium magazine/le monde de l’éducation/atout chien/ l’essor de la conciergerie/mille vins mille mets/l’avenir en perce/la gazette du cosmoschtroumpf. Ah les bonnes gens.
Ah les bonnes gens dynamiques aux idées simples ils ont vu ils ont senti de loin, de leur séjour de verre, ils projettent ils étendent partout leur réseau de conduites
forcées
et ça charrie (c’est fait pour ça) de la causalité directe de la persuasion bien de mon coué de la croyance: dépister précocement les déviances/éradiquer proprement les tordus/contrôler évaluer innover manager récompenser/faire croitre le pet-haine-bée
c’que ça charrie varie pas trop…
et ça emporte aussi de la supplication: qu’on les fasse exister par fusion, adhésion pour épiphanie d’énergie/démonstration de motivation pour la chose/danse de coriolis sud nord sud nord sud nord
eux de leur là haut mesurent les flux de promesses (et dépendances), croient dire l'avenir, parfois même croient le produire mais seul leur restera en mains l'inventaire
de leurs outils.
Et nous on veut quoi ? la page ou la piste à sandales ?
On veut quelque chose un peu blanc/éprouver le cisaillement/la souffrance de correspondre.
La pureté on n’y croit pas/mais on veut pas ces pervers là/on veut pas le pervers sûr de soi
On veut garder çui qui bredouille çui qui s’embrouille çui qui chuchote
au téléphone des obscénités dans le noir, espérant croisée qui s'allume. Garder l’honteux besoin du dérisoire :géographe approximatif cherchant la résurgence/avec sa teinture rouge.
Exercice :
Ecouter ce qui nait - l’envie d’allonger la main, de toucher, de caresser, essayer de la retenir.
Décrochement.
La suivre alors par ses voies sans retour, dans le derme, les ligaments, jusqu'à la plèvre.
Et plus discrets encore, ces liquides à leurs rares moments de reflux:
sueur et sperme et salive...
Faibles témoins que rien ne va de soi...
Ni la parole, la parole, la parole…
Vincent Wahl
11. Journal de 20h, le 17 avril 2010
(télédiffusé par TV-GOUV sur les mobiles des français
et les panneaux publicitaires alignés sur la voie publique)
Un forcené a été interpellé ce matin à son domicile. L’individu propagandiste diffusait sur son blog des propos susceptibles de porter atteinte à l’intégrité de l’Etat et propres à troubler l’ordre public. Signalé aux autorités par les moteurs de recherche, ce site a été fermé et la PW (Police du Web) travaille à l’éradication de toutes ramifications pouvant subsister sur la toile. Les ID des internautes s’étant connectés sur ce blog entre le 3 mars et le 16 avril 2010 ont d’ores et déjà été communiqués aux services compétents qui les convoqueront ultérieurement afin qu’ils s’expliquent. En effet, il semblerait qu’à part une poignée de citoyens ayant immédiatement alerté le serveur en utilisant le lien de VC (vigilance citoyenne), plusieurs milliers de visiteurs auraient gardé le silence quand ils n’auraient pas eux-mêmes répercuté les propos du criminel.
Le premier ministre assure qu’il donnera des consignes au juge chargé de l’affaire afin que les peines soient minorées pour ceux qui se manifesteront spontanément, et apporteront leur disque dur afin de faire progresser l’enquête. Des travaux d’intérêt général dans les locaux de la PW pourront se substituer aux peines prescrites dans le Code de Protection Nationale.
L’anarchiste prétendait dénoncer le port obligatoire et la présentation systématique depuis 2009 de la CVIN (carte vitale d’identité nationale). Geste simple, rapide et sécurisant pour la communauté, l’usage des bornes automatiques placées à l’entrée de tous les organismes du service public, cinémas, bars, pharmacies, gares, établissements scolaires et universitaires, ainsi que sur tous les ordinateurs, téléviseurs et réfrigérateurs… reste l’arme la plus fiable et la plus efficace pour lutter contre le terrorisme et l’incivisme. Le ministère restera intraitable face à ce genre de débordements et rappelle qu’aucune amnistie n’est envisagée en juillet prochain.
Pratique et adaptée aux contraintes de la vie moderne, la CVIN centralise désormais dans sa puce les informations bancaires, les données d’identité administrative et génétique de tous les ressortissants français. On sait que le décret d’application n°2010 073 de la loi de mai 2009, longtemps retardé par l’opposition, a enfin été voté : désormais, la CVIN servira aussi de carte d’électeur.
Le malfrat risque une amende de 50 000 euros et une interdiction de connexion de 5 ans, qui sera notifiée sur sa carte, rendant tout login impossible.
Claire Panier-Alix
12. Science-friction
Le journal : Monsieur le Premier Ministre, ne croyez-vous pas que les mesures qui viennent d’être prises soient quelque peu… disproportionnées ?
Le Premier Ministre : Disproportionnées dites-vous ? A une époque relativement récente, certains États n’ont pas hésité à emprisonner, déporter, extrader des individus coupables de pamphlets, et je dis bien pamphlets car, en fin de compte, c’est bien de cela qu’il s’agit, coupables de pamphlets, disais-je, bien moins pervers et virulents que les ouvrages dont il est question. Sous le prétexte fallacieux de situer leur propos dans un avenir incertain, ces ouvrages – ces torchons plutôt, car il ne méritent en aucun cas d’être considérés comme de la littérature – ne sont rien d’autre qu’une insulte à la démocratie, un défi aux lois en vigueur dans notre pays, que la majorité des Français, par l’intermédiaire de leurs députés et sénateurs, ont approuvé, et par dessus tout une incitation à la révolte. Cela, nous ne pouvons le tolérer. Trop longtemps, nous avons fermé les yeux. Trop longtemps, ces faiseurs de cauchemars, ces asociaux, ces pisse-copies ont pu sévir impunément. Il était temps de prendre des mesures.
Le journal : Certains ne vont pas manquer de vous accuser de censure, d’atteinte à la liberté d’expression ?
Le Premier Ministre : Je me doutais bien que vous alliez me poser cette question. Je vous répondrai sans détour. Nous ne censurons rien, nous ne portons en aucun cas atteinte à la liberté qu’ont les citoyens de s’exprimer. Mais il s’agit en l’occurrence de textes pouvant être considérés comme de la pornographie. Ces gens-là déshabillent nos institutions, exhibent les pires ferments de l’anarchisme. Mais que l’on ne s’y trompe pas. Il n’est pas dans nos intentions d’interdire. Nous sommes un pays de libertés. Simplement, pour éviter que ces ouvrages tombent dans des mains innocentes, nous avons décidés une interdiction globale au moins de 18 ans à toute cette littérature et l’interdiction de publicité et d’affichage. C’était le moins que nous pouvions faire.
Le journal : En conséquence, un adulte qui voudra acquérir un roman de science-fiction pourra continuer de le faire sans être inquiété ?
Le Premier Ministre : Naturellement ! Il lui suffira de le réclamer à son libraire.
Le journal : Plus un seul de ces ouvrages en rayon ?
Le Premier Ministre : Nous ne pouvions pas courir le risque qu’un mineur puisse accéder à l’un de ces… livres à l’insu du libraire et, de ce fait, d’être doublement délinquant. Mais rien n’interdira à un libraire de tenir de tels écrits dans son arrière-boutique. Encore une fois, nous n’envisageons pas d’interdire à ceux qui le désirent d’écrire ou de lire ce genre d’insanités. Nous n’emprisonnerons pas. L’époque du Marquis de Sade est bel et bien révolue. Nous sommes dans une démocratie. La majorité d’entre nous a considéré qu’il était d’utilité publique de préserver nos concitoyens. Je crois que nous avons fait preuve de discernement, de prévoyance, de sagesse en adoptant ce texte.
Le journal : Je vous remercie Monsieur le Premier Ministre.
Jean-Pierre Fontana
13. Un ancien dissident à nouveau autorisé à publier
" Après un long traitement d¹optimisation neurale, notre camarade Serge Lehman vient de récupérer sa licence professionnelle " nous déclare ce matin Alain Damasio, le secrétaire général de la section science-fiction du Bureau des Ecrivains pour le Progrès et l'Antifascisme. " Son autocritique assistée par ordinateur, mise en ligne hier soir et consultable par tous, témoigne d'un désir sincère de se racheter pour ses erreurs passées, en particulier son refus de prendre part à l¹effort créatif engagé par tous les auteurs populaires dignes de ce nom pour contrecarrer la candidature du néofasciste Sarkozy en 2007, effort dont la Seconde Révolution qui secoue actuellement l¹Europe peut être considérée comme l¹aboutissement. "
Interrogé lors d¹un forum citoyen transpac en fin de matinée, M. Lehman a exprimé sa gratitude au BEPA : " Sans le traitement neural que j¹ai reçu (et pour le remboursement duquel j¹ai bon espoir d¹obtenir un prêt de l¹AGESSEPA), j¹aurais été incapable de renoncer aux projets qui étaient les miens avant la Seconde Révolution, à savoir jeter les bases d¹une redescription performative de l¹échiquier politique européen. Je serais resté insensible au pouvoir légitime de la caricature et du réemploi lexicologique aux propriétés véritablement révolutionnaires de l¹humour antifasciste. Je remercie mes camarades du Bureau d¹avoir attiré mon attention sur ces données objectives de toute Histoire passée, présente ou à venir. "
Serge Lehman
14. Slam Party débusquée par les forces de l’ordre
Le Web du Gouvernement - Aujourd’hui à 02h20
Hier soir à 22h00, au terme d’une fructueuse enquête, des policiers de la BAC ont découvert une salle de spectacle sauvage. Une bergerie de l’arrière-pays héraultais accueillait concerts, lectures, slam et pièces de théâtre sans déclaration préalable en Préfecture.
Nous rappelons que cette déclaration est obligatoire et que tout contrevenant s’expose à des poursuites, une amende de 50 000 à 200 000 € et une peine de prison de deux à cinq ans.
Venus en nombre, les policiers ont cerné la bergerie. Un concert venait de s’achever, et deux artistes en scène échangeaient sur un rythme de rap des propos outrageants pour les forces de l’ordre et ceux qui les dirigent.
Lumières rallumées, 102 spectateurs et huit artistes ont été dénombrés. On déplore la mort d’un neuvième artiste qui, dans une vaine tentative de fuite, a gagné le toit de la bergerie. Il a été victime d’une chute mortelle. Cet homme, un clandestin originaire du Maghreb, savait bien entendu ce qu’il encourait s’il se faisait arrêter.
Il est très vite apparu que plusieurs des personnes présentes n’étaient pas en règle, leurs puces RFID non actualisées. La plupart apparaissent au fichier des troubles de l’ordre public, incidents de paiement, chômage, etc.
Quant aux artistes, un seul des cinq musiciens est adhérent du SYNAVI, le Syndicat national des arts vivants, et pas un des trois poètes n’appartient à l’AGESSA, qui gère la sécurité sociale des auteurs. Rappelons que faute de cette appartenance aux sociétés de gestion, un jeune artiste ne peut participer à un spectacle sans parrainage d’un affilié et d’une société d’auteurs. Seuls le SYNAVI et l’AGESSA garantissent le professionnalisme des artistes, leur droit à se produire, et un règlement conforme à la loi.
Hier soir, aucun des artistes présents ne pouvait prétendre au statut de « travailleur du spectacle ». Aucun n’avait signé de contrat, aucun ne s’est présenté comme entrepreneur ou président d’association, aucun n’a justifié d’un revenu artistique autorisant sa présence en ces lieux.
En conséquence, les policiers de la BAC ont organisé une navette entre la bergerie et Montpellier où tous les suspects en situation irrégulière sont actuellement en garde à vue, en attendant interrogatoire et jugement.
Joëlle Wintrebert
15. Et les tièdes, je les vomis
Heureux les bas salaires, car les heures sup sont à eux ;
Heureux les miséreux qu'on cessera d'assister, car ressources et initiative
en eux ils trouveront ;
Heureux les primo-délinquants, car ils seront dépistés avant l'âge de trois
ans ;
Heureux les pédophiles, homosexuels et autres pervers sexuels, car la
médecine génétique les soignera ;
Heureux ceux qui ont faim et soif de justice, car ils seront rassasiés de
police et de lois !
Heureux les sans-papiers, car leur retour est assuré ;
Heureux les étrangers, car ils apprendront à préférer leur pays ;
Vous êtes le sel de la terre. Mais si le sel quitte son sol, qui le lui
rendra ? Loin de sa terre il ne sert plus qu’à être jeté dehors, ou foulé
aux pieds par nos hommes ;
Ne cherchez pas à venir en France si vous n'êtes pas qualifiés. Ce n’est pas
un bon arbre qui porte du mauvais fruit, ni un mauvais arbre qui porte du
bon fruit. On ne cueille pas des figues sur des épines, et l’on ne vendange
pas des raisins sur des ronces.
Ne croyez pas que je sois venu pour abolir la loi ; je suis venu non pour
l'abolir, mais pour l'accomplir à la lettre.
Vous avez appris qu’il a été dit: oeil pour oeil, et dent pour dent. Mais
moi, je vous dis de ne pas résister. Si le gouvernement te frappe sur la
joue droite, présente-lui aussi l’autre.
Heureux l'homme qui est ainsi frappé ! Ne méprise pas la correction de
l'État tout-puissant.
Et n'oubliez pas, Je vous aime parce que vous m'aimez
Je vous aime si vous m'aimez,
et les tièdes, je les vomis.
Nicolas (13 ; 1-20)
Claude Ecken
16. Comment fut-ce possible ?
An 2047, Université de la Sorbonne, cours d’histoire de la politique française du professeur Desmots.
Professeur Desmots : Nous allons aujourd’hui aborder ce que les historiens politiques nomment « l’ère Sarkozy ». Tout d’abord, j’aimerais vous dire qu’il s’agit d’un cours qui me tient particulièrement à cœur puisqu’il nous a été interdit d’évoquer ce sujet pendant plus de vingt ans. Bref, après les trois quinquennats du président Sarkozy, les problèmes économiques et sociaux de la France restaient inchangés, ou bien avaient empiré. De fait, il ne fit que préserver les intérêts de l’élite patronale et inviter émeutes et guérillas urbaines dans le quotidien du pays par le biais d’une répression qui ne fit qu’aggraver les maux qu’elle était sensée juguler. Sachant cela, comment expliquez-vous qu’il ait réussit à se faire élire, puis réélire par deux fois?
Un élève : En organisant ses campagnes électorales autour d’arguments séducteurs et en protégeant leur irréalité par le contrôle des grands médias.
Professeur Desmots : Oui, il s’agit d’une partie de la réponse. Mais ces faits étaient déjà soupçonnés lors de sa première élection, et rapidement confirmés par la suite. Dans ces conditions, comment expliquez-vous ses réélections successives ?
Un élève : Ses réseaux de contrôle, notamment au niveau de l’INSEE, lui ont permis de masquer et de truquer ses bilans. Ensuite, il basait ses programmes sur des notions attrayantes pour le plus grand nombre bien que contradictoires.
Professeur Desmots : Là, vous soulevez un point intéressant avec l’illogisme des programmes successifs du président Sarkozy. Mais comment expliquez-vous qu’après l’immobilisme de son premier mandat, aucun de ses adversaires pourtant progressistes – Mr Bayrou en 2012 puis Mr Besancenot en 2017 – n’ait réussi à l’emporter ?
Un élève : Parce que ses équipes de communication se sont employées à décrédibiliser ses adversaires politiques, avec l’appui des médias télévisés. Et aussi parce qu’il a réussi à l’emporter dans ses débats d’entre deux tours.
Professeur Desmots : Vos réponses sont justes, mais vous effleurez à chaque fois le facteur principal du succès de ce président. C’est sur le travail de son image que le président Sarkozy a remporté ses victoires. Imaginez simplement qu’il a réussi l’exploit de faire voter pour lui des gens qui, fondamentalement, ne partageaient ni ses idées ni ses idéaux. Pourquoi ? En alliant sérénité apparente, confiance en soi, assurance et belles paroles. Cette prestance lui a permis d’esquiver les questions dérangeantes par des réponses annexes, et de contourner tous les défauts de son personnage, son parti et ses programmes, avec un aplomb tel qu’il continuait à convaincre. Ainsi, il ressort de l’ère Sarkozy que ce ne sont ni les bilans, ni les projets qui font le succès d’une élection mais tout simplement l’apparence, quels que soient les méfaits qui se dissimulent derrière, même quand ils sont flagrants.
Simon Sanahujas
17. 21 Mars 201…
Il est temps de prendre le RER pour Paris. C’est vrai que, depuis les contrôles, je quitte rarement mon Créteil, vu qu’il est impossible de minuter précisément le temps de transport, mais là, c’est l’occasion de revoir un vieux pote descendu du Sud. J’attends sous le regard des caméras de surveillance. L’une d’entre elles apostrophe un utilisateur de sa voix métallique. Je suis trop loin pour entendre ce qu’il a fait, sans doute jeter un papier gras ou vouloir allumer une cigarette. S’il n’est pas déjà fiché, son image doit rejoindre directement le fichier antiterroriste. En ces de récidive, la brigade antiterroriste pourra examiner ses courriels et, peut-être, le mettre sous surveillance. J’écoute un vieux Nick Cave sur mon vieil iPod. Les rares affiches de concert ne montrent que des starlettes des shows télévisés visant à trouver les “stars de demain”. Il y a longtemps que les disquaires et les labels indépendants ont coulé, et l’interdiction de diffusion de musique gratuite sur le net a tué dans l’œuf les vélléités des nouveaux musiciens. Certains, paraît-ils, donnent encore des concerts privés dans des garages, mais il faut suivre les bons réseaux… Des boîtes de “coaching” reçoivent des centaines de jeunes qui se saignent aux quatre veines pour apprendre comment passer à la TV et avoir une chance de devenir une “nouvelle vedette”. On les accepte à partir de quatre ans, et encore, il est question de faire sauter cette loi. Dans le RER, personne ne regarde personne. La majeure partie des voyageurs a l’œil rivé sur son mobile, comme d’habitude. Depuis deux ans, il est possible de recevoir des minis-clips minutés selon le temps de transport ou d’attente. Ce marché brasse des milliards. Certains docteurs ont parlé d’addiction. De plus en plus, il arrive que des gens se suicident suite à la perte de leur portable, et ceux-ci entraîneraient des troubles neurologiques. Personne ne les écoute. A l’arrivée, il est temps de passer au contrôle. Toujours la même foule silencieuse au-dessus des écrans publicitaires braillant leur soupe. Le volume me semble encore plus fort que d’habitude. Les rares musulmans portent leur badge assorti d’un croissant sur fonds vert. Un sur cinq est bien blanc. Devant eux, des regards-éclair brûlants de haine fusent parfois pour replonger dans la masse. J’ai de la chance : pas plus de vingt minutes d’attente au contrôle, pas de panne des appareils. J’ai sorti mon passeport biométrique. Comme tous les banlieusards, il me faut montrer patte blanche aux contrôles. Mon passeport sera analysé par le fichier informatique pour vérifier que je n’ai commis aucun délit justifiant un refus d’accès à l’agglomération Parisienne. Sur Créteil, 50% des résidents n’ont pas droit de se rendre à Paris. La plupart ignorent pourquoi. Et paf : la machine de contrôle bipe en lorgnant mon passeport. Encore un bogue ! Un policier m’enjoint de sortir de la file, poliment — après tout, je suis blanc — mais avec une main sur son arme non létale. Je ne proteste pas : cela ne me vaudrait qu’un coup de taser. Leur usage immodéré a causé une quarantaine de décès l’an dernier, et le chiffre serait en constante augmentation. Les spécialistes, lorsqu’on daigne les consulter, accusent la mauvaise alimentation accroissant les risques cardiaques. A mon tour, j’ai droit à quelques regards haineux réservés au dangereux criminel que je dois forcément être… Et je me retrouve dans la salle de confinement du RER, au milieu de visages las. On me dit d’attendre. L’ennui, c’est qu’il est impossible de savoir combien de temps. Certes, je n’ai rien à me reprocher, mais j’ai tout de même une petite crispation à l’estomac. Des fois que le fichier m’ait assimilé à un dangereux terroriste… Combien d’erreurs judiciaire déjà ? Impossible de le savoir, puisqu’on n’est conscient de l’erreur que lorsqu’on l’a trouvée. Combien échappent au crible ? Il y a un mois, on a libéré un père de familles détenu depuis cinq ans : le juge automatique des peines, ces ordinateurs qui remplacent peu à peu les magistrats en chair et en os censés entraver la bonne marche de la justice, n’avait rien vu. Pour compenser, une chaîne a fait de ce brave homme le héros d’une série de téléréalité ou on le filme en train de profiter de tout ce dont il a été privé pendant sa détention : bons repas, yachts, voyages, apparition dans des clips de stars… D’après un sondage, 83% des téléspectateurs voudraient être à sa place. Bon, j’ai un bouquin et mes boules Quiès pour éviter le matraquage des écrans. Les boîtes de pub ont tenté de faire passer une loi interdisant le port d’appareils visant à contourner le flot publicitaire et de rendre leur port passible d’amende. La loi a été refusée, mais les avocats ont passé un recours. Prions. Pas moyen de me concentrer sur mon bouquin. Alors je prends un des exemplaires du Monde qui traîne sur une table. En première page, la dépression d’une starlette d’un show TV visant à découvrir l’actrice de demain, ou la chanteuse de demain, je ne sais plus. En-dessous, une manchette triomphante proclame un taux de chômage au plus bas : 3,4%. Je feuillette les autres titres. Encore trente morts dans une fusillade en Iran. L’état-major dit avoir fait des “progrès significatifs”, comme il le dit depuis deux mois. On discute d’un augmentation des forces de paix. La France se dispute toujours avec les dirigeants des USA et de Grande Bretagne sur la définition d’”ennemis combattants”. La “notion de génocide nécessaire” est en train de faire son chemin dans les esprits, même si les autorités la rejettent encore. Chez les alliés Anglo-Saxons, trois millions de musulmans sont encore détenus dans les “camps de reconditionnement”, où ils sont soumis à une propagande Catholique continue. Vingt pour cent se convertissent la première année. Quinze pour cent se suicident (ou sont suicidés, dit Amnesty International, qui est désormais interdite dans vingt-quatre pays) Je me souviens de l’époque où on disait qu’ils voulaient “détruire notre civilisation”… Les rafles de SDF et de petits délinquants ont du mal à alimenter le flot de chair à canon. On parle de remettre sur pieds un service militaire, puisqu’il y a deux ans que les USA l’ont réinstauré. Avec des passe-droits pour les “forces vives de la nation”, bien sûr. Qui, en général, habitent Neuilly. Je feuillette le reste du canard en me souvenant de l’ère de Beuve-Méry et des blagues de Desproges. 50% est consacré aux humeurs des nouvelles stars déjà plus très fraîches, avec de grosses photos. En page économie, un économiste rage contre les 3,4% de chômeurs qui tirent la croissance vers le bas : à 12%, on peut mieux faire. Il insiste sur la nécessité de “serrer” les salaires et de mettre fin à la scandaleuse période de quinze jours d’emploi avant tout licenciement. C’est le “Mal Français”. La natalité baisse. Les couples se font rares. Un sociologue parle d’absence de dialogue entre hommes et femmes et la difficulté de fonder une famille lorsqu’on peut être envoyé travailler à droite ou à gauche, redoutant le même mal qu’au Japon au début du siècle. Le pays du Soleil Levant reste menacé de désertification, et ses immenses conurbations sont devenues des villes fantômes peuplées principalement d’émigrés Chinois et Coréens, ceux que ne rebutent pas les fréquents attentats racistes. L’heure tourne, et je ne suis toujours pas plus avancé. — Hé, toi ! Tu viens ! C’est un policier à l’air teigneux qui vient d’apostropher un Noir. Celui-ci relève la tête, les traits creusés sous son bonnet. — Je ne vous ai pas dit de me tutoyer, Monsieur, répond-il. Les autres ont un hoquet de surprise et de frayeur. Le policier braque aussitôt son taser. — Non, mais y veut un régime de faveur, Bamboula ? Un policier qui me semble plus gradé appelle son collègue d’un air mécontent. L’autre maugrée et le suit dans les profondeurs du centre. Cinq minutes plus tard, deux agents à l’air gênés emmènent le Noir. Pas un mot ni un geste déplacé de leur part. Où l’emmènent-ils ? Je ne le reverrai plus. L’heure tourne toujours. Adieu mon rendez-vous. Je vais peut-être rater mon dernier RER et devoir passer la nuit dans un cercueil. C’est ainsi qu’on surnomme ces hôtels au rabais importés du Japon, ou on dort dans une espèce de tube surnommé “cocon” où il y a à peine la place de se coucher. Ils servent surtout aux Nomades, ces travailleurs que l’on envoie aux quatre coins de la France au gré des demandes d’emplois. Les grandes chaînes qui se partagent le marché hôtelier font un chiffre d’affaire colossal. Détail amusant, 89% de leurs employés habitent eux-mêmes des “cocons”. J’ai raté mon RER. Des heures que je suis là, sans savoir ce qu’on me reproche exactement, sans savoir si je vais finir en prison (Je suis trop âgé pour être envoyé au front, heureusement !) Inutile d’interroger les policiers les plus amènes : ils n’en savent pas plus que moi. Au-dehors, la foule continue de s’écouler sous les brailleries des écrans. Aucune expression : des visages moulés, personne ne regarde personne, pas un mot n’est échangé. Aux dernières statistiques, chacun d’entre eux subira au moins une garde à vue dans les deux années à venir et se retrouvera peut-être à ma place. Le délai peut varier de quelques heures à une semaine. Le prix à payer, dit-on, pour éviter crime et terrorisme. Ils s’en contentent, tous. Heureux d’être protégés. Après tout, n’ont-ils pas réélu leur CHEF avec 72% des voix ?
Patrick Eris
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