13 mars 2010

Chronique de Sang d'Irah sur L'Art de Lire

avis de lecteur :

http://artdelire.blogspot.com/2010/03/claire-panier-alix-sang-dirah.html

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Toute terre a ses héros! Tout domaine a son maître et ses légendes. Des légendes qui ne voient pas forcément des chevaliers d'argent combattre des dragons. Parfois, ces héros sont simplement des hommes qui combattent pour leur honneur, et pour leurs principes. Ils ne combattent pas pour eux, ils combattent pour les autres. Et Duncan d'Irah fait partie de ces hommes. Pétri des grands principes de la chevalerie, il mène sa barque en décalage du monde qui l'entoure. C'est peut-être ce qui va le sauver. Ou peut-être pas....
Ce matin-là, lorsqu'il se rend à la cour de la reine de Nicée, il est heureux. Elle est sa promise depuis l'enfance et ils s'aiment tous deux. Lui, le seigneur d'Irah va se retrouver sous peu marié à la femme de sa vie dont il est également le vassal. La boucle sera alors bouclé.
Mais les choses se compliquent lorsque la guerre se déclare avec les terres des Trolls lycanthropes de la Kurstanie. Ils sont alliés avec les hommes du désert de l'Homme-Dieu d'Orkaz. La Guerre débute et les vérités s'éclairent sous une lumière peu réjouissante pour notre chevalier. Sa dulcinée n'est pas totalement innocente de tous ses massacres. Au nom de la Jade, elle a levé de nouveaux impôts et accablés encore un peu plus ces peuples appauvris par la rigueur naturelle de leurs territoires. Les incompréhensions s'enchaînent, la tension monte et les camps se délient aussi vite que les morts s'amoncellent. Et au milieu de tous ces événements, il y a l'amour de Duncan d'Irah et de Maryanor de Nicée qui vont de déconvenues en déconvenues. Il n'y a rien de pire que la trahison de l'être aimé. Sauf peut être l'envie à tout prix de pardonner...

Les héros de ce roman fleuve sont ce couple épris l'un de l'autre qui luttent contre les remous du fleuve de leur vie. L'un a envie de comprendre et de pardonner pendant que l'autre se laisse totalement porter par le courant. La reine Nicée aime sentir le poids de la couronne et elle le fait bien sentir à son amant. Il n'est pas question de la perdre, quitte à perdre l'estime de Duncan. Du coup, vous pouvez en douter, le personnage de Maryanor est loin d'être un modèle de vertu. Et pourtant, rien n'est simple. L'auteur ne tombe à aucun moment dans le manichéisme. Maryanor n'est pas cette peste prête à tout pour le pouvoir, et Duncan n'est pas non plus ce preux chevalier blanc qui ne verse le sang que pour la bonne cause. Ils ont tous deux leurs défauts et leurs failles dans la cuirasse.
Ici, il est question d'une saga qui s'écoule sur pas moins de quarante ans. Il s'agit de soft fantasy: les peuples ne sont pas sont que nous connaissons mais ils s'en inspirent fortement. Par exemple, le peuple d'Orkaz est très largement inspiré des égyptiens antiques. La première partie tourne autour de la guerre, puis elle se finit. Là, on a un doute parce qu'il reste la moitié du roman encore... Hé ben non! L'auteur rebondit en se servant d'un personnage secondaire apparut au cours de cette première partie. Par conséquent, on repart dans une autre direction. Et c'est là une très grande force de ce roman, Claire ne cesse jamais de piocher dans son catalogue de personnages secondaires pour rebondir et relancer la machine. Par exemple, la quatrième partie du roman est la dernière et plus courte. On se dit qu'après tout cela, elle va nous pondre un épilogue calme et sympa. Hé bien! Là, elle repart en laissant un peu Duncan et Maryanor mais en nous narrant les déconvenues d'un général de l'armée du seigneur-roi d'Irah. Et c'est reparti.
C'est un vrai pavé, et il n'y a pas un mot de trop. Tout est calculé au millimètres près. A ce stade, ça relève de la dentelle.

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