Voici les premières lignes du chapitre sur lequel je suis en train de bosser.
La scène va conditionner tout le vécu futur de ce personnage que les lecteurs du tome 1 connaissent déjà (Christophel, c'est le petit garçon du comte Martial, que ce dernier confia à la garde de Duncan d'Irah pour le soustraire aux violences de sa mère, la garce Hoelun. Ici, nous nous trouvons bien des années plus tard. Duncan est mort, et l'adolescent vient de participer à sa première bataille aux côtés du régent d'Irah, Thorvald. Poursuivi (ou poursuivant) par l'un des lycanthropes , il s'est éloigné de ses compagnons, et a été mordu. Méroë, la mère de Duncan, observe la scène depuis les îles Levantines, l'avant-poste du multivers magique que les lecteurs des 3 volumes de la Chronique Insulaire connaissent bien.
Consciente du rôle déterminant que devra tenir Christophel pour le devenir d'Irah, la vieille prêtresse demande au dragon Bromatofiel d'intervenir et de le sauver...
"L’épouvante avait reflué d’un coup.
Christophel gisait dans la boue kurstanaise, les bras en croix, et rien ne le tourmentait plus. Au-dessus de lui, les ramées dansaient lentement, et le ciel d’encre, tout emperlé d’étoiles, semblait tourner sur lui-même. Un mince écheveau de coton masqua un instant la lune avant de se déchirer et de disparaître. Une froidure inexplicable s’était glissée dans ses veines, neutralisant toute souffrance et toute inquiétude. Il ne pensait pas à sa mort prochaine, il ne pensait pas à ce qu’il risquait si par malheur il venait à survivre à cette morsure : seule la vision du firmament l’absorbait, apaisante.
Ce qu’il avait d’abord pris pour un petit nuage décomposé s’étira et se contorsionna, tremblant sous les assauts du vent nocturne, s’accrochant aux épingles de diamant pour s’abîmer sur le crochet lunaire. L’écuyer ne cilla pas lorsque le voile cotonneux prit la forme d’une tarasque ailée au long cou de cygne et à la queue serpentine. « Un ange, mon roi ! un ange vient à moi ! » s’écria-t-il en silence, les yeux pleins de larmes, tandis que la forme encore diaphane descendait sur lui.
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