On m'a fait remarquer ... pour la ixième fois... que tous mes récits, voire mon écriture elle-même, se tournent toujours vers le passé.
fantasy, contexte fantastique XIXè (que personnellement je plaçais davantage d'un point de vue esthétique qu'historique ou philosophique), voire plus récemment mythologique (méso-amérique).
bon
c'est vrai, je ne suis pas attirée par la SF, ni même par le présent. Le côté "prospective" ou "ici et maintenant, engagement et analyse", moi... J'y vis, cela me suffit. Mon rapport à l'écriture et à la création est d'une autre nature, encore que je ne m'interdise rien. Néanmoins, si je dois me pencher sur la question posée par le constat ci-dessus, je dois me référer à deux points de vue qui m'interpellent et résument - sommairement il est vrai - le mien :
"Les temps du passé ont des noms de défaillance : imparfait, passé composé." (Pascal Bonnafoux). Jolie phrase, qui nous emmène loinsi on la décortique. Oui, je suis historienne, et oui, je suis consciente que la science du passé est sans fin. Ce n'est pas le savoir du figé, c'est une quête sans fin, faite de mauvaise foi, de sources tronquées, trafiquées, ou perdues. Et le passé, imparfait et composite, est ce qu'il y a de plus intime et de plus passionnant à explorer. Bien plus à mes yeux que l'espace, le futur, l'anticipation... En regardant derrière, en cherchant à comprendre, à connaître, c'est moi que je cherche, cette conscience de soi hegelienne qui fait de moi un être double, complexe, en mouvement.
Ne perdons rien du passé. Ce n'est qu'avec le passé qu'on fait l'avenir. (Anatole France)
réflexion plus commune mais tout aussi intense.
Oui, savoir d'où l'on vient, ce qui a été, permet de construire l'avenir. Ou plutôt de l'affronter, en essayant de ne pas reproduire les égarements d'hier. C'est aussi s'interroger sur la décadence de notre course en avant.
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