photo (c) Sylvie Miller
Il est des périodes où rien ne va, où l'on a du chagrin, où la météo est devenue folle, où les collègues de travail méritent plus de baffes que les élèves, où l'on est triste, où l'on resterait bien sous sa couette, et où l'on ne pense qu'à dormir, ne plus se réveiller...
Heureusement, j'ai un atout de taille, une sorte de joker qui sauve à tous les coups :
non, ce n'est pas l'écriture... Elle, c'est ma soeur de déprime, ma soupape, ma squizo perfide.
(photo (c) Mélanie Fazi)
non, c'est mieux que ça : les amis.
Et des amis, j'en ai beaucoup. Des vieux amis, qui savent vous porter et vous dérider en toutes circonstances. De ces vieux frangins de longue date, ceux qui partagent, qui savent, qui ont aussi leurs galères, mais à qui on n'a pas besoin d'en parler, parce qu'on se comprend, et qu'on sait que ce qui compte, quand on est ensemble, c'est de refaire le monde, de faire des pieds-de-nez au monde et aux cons qui le peuplent, c'est de délirer, de savoir reconnaître dans les bizarreries qui nous entourent ces petits riens qui vont vous stimuler, vous faire rire, vous faire réfléchir, vous donner des idées saugrenues...
Ces 4 dernières semaines, bien que j'aie dû annuler deux séances de dédicace parce que j'étais trop mal, j'ai participé à 3 salons.
MOURMELON (Dampierre en Champagne), qui m'a permis de rencontrer des auteurs jeunesse, de retrouver le dynamique et achtement sympathique Philippe Halvick (l'un des rares qui soit capable de prendre une photo de moi où j'ai une figure humaine, celle qui illustre ce blog), et de papoter avec de nouveaux lecteurs, et leurs parents (je salue ici la maman de Quentin, qui se reconnaîtra si elle repasse sur ce blog, et que j'embrasse fort. M'ame, vous ne vous en rendez pas compte, mais votre enthousiasme et votre gentillesse, c'est quelque chose ! j'espère que le concert des Naheulbeuk, samedi soir, vous aura plu, vous que j'ai retrouvée à Mons 3 semaines plus tard !)
LE SALON DU LIVRE DE PARIS : incontournable rendez-vous annuel qui me permet de retrouver ma deuxième famille, les Nesti.
et ce weekend, TROLLS & LEGENDES, à Mons (Belgique) : comment décrire le plaisir de retrouver la chaleureuse amitié de Philippe Ward, écrivain et grand manitou des éditions Rivière Blanche; celle de Sylvie Miller (voir photo), qui repértorie avec la rigueur qui la caractèrise les cyclotronnesques dérives de notre triste monde. Ces deux-là vont sortir prochainement un recueil de nouvelles écrites à 4 mains, j'aurai l'occasion d'en recauser. Qui d'autre ? Jérôme "Globullllle" Lamarque (un L ? deux L ? rien que pour le faire râler je ne trancherai pas), calme réfléchi et grand ami qui tempère tout et sait si bien relire mes premiers jets... Laurent Whale (bon lui, c'est un gredin, et en plus il écrit de la SF. Mais j'ai le droit d'aimer les gredins aussi), Mélanie Fazi (heureusement pour les autres, elle écrit peu, parce qu'elle écrit si bien, ses textes sont si forts et denses, que la concurrence en deviendrait insupportable :-)) et l'inénarrable Hystrion, Christophe Besly, dont les avis sont la plupart du temps plus que justes. Et comment évoquer tout le monde ? Michel Borderie, Alain le Bussy, Denis Labbé...
(photo (c) ActuSF: Sylvie Miller, Mélanie Fazi, Philippe Ward et moi)
lors de ces festivals, les batteries se rechargent. On n'y va pas pour vendre des bouquins. On y va pour retrouver les potes, je viens de le dire, mais surtout pour rencontrer les lecteurs. C'est réconfortant, rassurant, régénérant. Indescriptible. Bien sûr, il y a la satisfaction de faire découvrir à des inconnus, dans l'espoir qu'ils aimeront et voudront bien lire la suite. Mais avant tout, il y a les retrouvailles. Ces lecteurs qui font le déplacement pour vous seriner : "alors, quand sortira le dernier tome ?", pour vous expliquer qu'ils ont été touchés par votre travail, ou pour se jeter sur les tomes qu'ils n'ont pas réussi à dégotter en librairie (putain de diffuseur !). Ceux qui passent juste pour vous saluer, avec un petit "celui-là, j'ai beaucoup aimé" et qui n'en disent pas plus, aussi intimidés que vous.
(photo (c) ActuSF : Mélanie Fazi et moi)
et puis il y a des rencontres, émouvantes, avec des "pointures", et cette réalité qui se confirme à chaque fois : ce weekend, j'ai rencontré Alan Lee et Stan Nichols, immenses, humbles, adorables... alors que je connais tant et tant de soi-disant auteurs (un volume publié chez Tartempion, peu ou pas du tout distribué, et qu se donnent de l'existence sur les forums ou autres blogs) qui se la racontent, et qui sont odieux de bêtise, de prétention et de mythomanie.
Ah...
photo (c) Sylvie Miller
Il est des périodes où rien ne va, où l'on a du chagrin, où la météo est devenue folle, et dans ces périodes-là, ça fait du bien de sortir de chez soi, de chausser ses bottes d'auteur en vadrouille, de partir à l'assaut des festivals bruyants, surpeuplés, où vous avez soit trop chaud, soit trop froid, où on vous donne de la bière quand vous rêvez d'un café, où vous ruminez que vous préféreriez être dans votre lit, alors qu'au fond, il n'y a rien de meilleur que ces dédicaces, ces délires, ces discussions, ces embrassades, ces clins d'oeil, ces ragots, ces échanges pleins de chaleur.
Merci à tous
et un spécial merci à Valérie Frances et à son équipe : ce festival Trolls et Légendes 2007 fut une réussite de plus, et j'en garderai un souvenir vivifiant.
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